Sénégal: L'évêque de Ziguinchor appelle à travailler pour une Casamance réconciliée et pacifiée

Diongol — L'évêque du diocèse de Ziguinchor (sud), Jean-Baptiste Valter Manga a invité, mercredi, à Diongol, un village du département de Bignona, les populations, les pouvoirs publics et les ex-combattants, à travailler pour une Casamance réconciliée et pacifiée.

« Il arrive que des gens s'entretuent. Mais, il faut savoir que, quand un homme tue un autre, c'est qu'il a tué son propre frère. Nous devons travailler pour une Casamance réconciliée et pacifiée », a lancé Mgr Jean Baptiste Valter Manga dans son homélie à l'occasion de la Journée internationale de la paix organisée à Diongol, dans le département de Bignona.

Le chef de village de Diongol, Abdoulaye Goudiaby, le représentant du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), Nouha Cissé et la présidente du Conseil d'administration de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, Ndèye Marie Thiam, avaient pris part à la messe.

Situé derrière les villages de Diaboudior, de Soutou (petit Paris), Brindiago, Diongol, longtemps éprouvé par le conflit armé, a été choisi cette année par le diocèse de Ziguinchor pour y célébrer la Journée internationale de la paix.

Les populations de ce village gardent encore les séquelles du conflit armé ayant opposé » les soldats de l'Armée sénégalaise aux combattants du Mouvement des forces de la Casamance (MFDC) qui réclamaient l'indépendance de cette partie méridionale du pays.

L'évêque du diocèse de Ziguinchor a appelé les uns et les autres à cultiver le pardon et à ne jamais ôter la vie humaine.

Il demande à faire des villages, des lieux où se construit la paix pour une Casamance réconciliée, source de bonheur, de prospérité et de développement économique endogène.

« Nous refusons de léguer aux générations futures, les fardeaux du conflit. La paix, c'est aussi la capacité de pardonner, de tourner la page et de ne jamais oublier. Nous devons nous mobiliser pour bâtir une paix durable pour une Casamance nouvelle afin de rebâtir ce qui a été détruit par des années de conflit », a prêché l'évêque du diocèse de Ziguinchor.

Mgr Jean-Baptiste Valter Manga a appelé à cultiver le pardon et à préserver la vie humaine.

« Ce jour est consacré à la paix. Je suis venu à Diongol pour donner un sens à ce que j'entends faire tout au long de mon ministère pastoral. Il y a quelques années, Diongol a vécu dans la souffrance à cause de la guerre. Vous êtes dans une situation difficile depuis des années; et quand on parle de Diongol, les gens ne pensent qu'à la guerre », a-t-il regretté, notant « qu'il n'en est rien du tout ».

Le religieux a ainsi recommandé à tous, de cultiver davantage l'entente et la solidarité afin de libérer le peuple de toutes sortes de souffrance.

Le représentant du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), Nouha Cissé a estimé que la Casamance « meurtrie par la violence, avec son image balafrée » doit continuer à rester debout et résiliente.

La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un des plus vieux conflits d'Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d'une marche en décembre 1982.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie de cette région du sud du pays, le conflit a continuellement baissé en intensité.

Il y a deux ans environ, l'armée nationale avait mené des opérations d'envergure pour neutraliser les principales bases rebelles, renforçant ainsi l'accalmie notée dans cette partie du pays et favorisant le retour des personnes déplacées dans leurs villages d'origine.

Dans son adresse à la nation, mardi, pour le nouvel an, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a réitéré son option de parvenir à une paix définitive dans la région naturelle de Casamance.

Dans cette perspective, il a annoncé avoir initié le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC), afin « d'accompagner le retour des populations déplacées et de soutenir le processus de paix en Casamance ».

« Il ne saurait y avoir de véritable progrès sans une paix durable. C'est pourquoi l'une de mes priorités reste la paix définitive en Casamance", a-t-il martelé dans son discours.

Pour le chef de l'Etat, la paix dans cette partie sud du pays est un impératif pour permettre à tous les projets de développement, portés par la Vision Sénégal 2050 dans le Pôle économique sud de voir le jour.

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