Au Zimbabwe, la peine de mort est désormais abolie. Le président Emmerson Mnangagwa a promulgué ce mardi 31 décembre une loi historique, interdisant cette sanction pour tous les crimes, avec effet immédiat. Cet élan abolitionniste était attendu depuis longtemps.
Le Zimbabwe n'avait plus procédé à des exécutions depuis 2005, grâce à un moratoire sur la peine de mort. Certes, les tribunaux continuaient de prononcer cette sentence pour des crimes comme le meurtre, la trahison ou le terrorisme. Mais en 2022, entre zéro et trois exécutions seulement auraient été réalisées, selon Amnesty International.
L'organisation salue aujourd'hui « un grand pas en avant » pour le Zimbabwe, tout en appelant à aller plus loin : car, une clause permet encore d'appliquer la peine capitale en cas d'état d'urgence. En pratique, environ 60 condamnés à mort verront leur peine commuée, selon la nature de leurs crimes, le temps passé dans le couloir de la mort et leur comportement, rapporte le journal d'État The Herald.
Le président Emmerson Mnangagwa, opposé de longue date à la peine capitale, cite souvent son cas personnel : dans les années 1960, il avait été condamné à mort pour avoir fait exploser un train pendant la guerre d'indépendance. Sa peine avait ensuite été commuée à 10 ans de prison.
Le ministre zimbabwéen de la Justice a déclaré que l'abolition de la peine de mort n'était pas seulement une réforme, mais un véritable engagement en faveur de l'humanité. À ce jour, 113 pays, dont 24 en Afrique, ont aboli la peine de mort, selon Amnesty International.