Au Gabon, les pharmaciens ont déclaré ce mercredi, premier jour de l'année 2025, un arrêt de délivrance des médicaments. La Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale, la CNAMGS, en charge de garantir l'accès au soin et obligatoire dans le pays, aurait accumulé une dette trop élevée envers les officines.
La colère est grande chez les pharmaciens du Gabon et la décision d'arrêter de fournir des médicaments a été sitôt annoncée, sitôt appliquée. Plusieurs assurés ont ainsi eu la désagréable surprise d'être refoulés ce mercredi 31 décembre. Plus grave, il n'y a aucun service minimum, pas d'exception.
« Trop c'est trop. Nous ne pouvons plus supporter. La dette s'accumule. Nous avons des salariés et des impôts à payer », a confié un pharmacien s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. La grogne vient de l'accumulation des retards dans le règlement des factures des médicaments fournis aux assurés de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale, la CNAMGS.
Depuis ce mercredi 1eᣴ janvier 2025, aucun assuré de la CNAMGS n'a donc pu bénéficier de cet avantage social. Les conséquences pourraient être désastreuses pour les Gabonais les plus fragiles, notamment les retraités, les chômeurs et les étudiants dont la facture de médicaments est prise en charge à 90 % par la CNAMGS.
Les pharmaciens disent avoir pris cette décision douloureuse pour sauver leurs officines de la faillite. L'ardoise de la CNAMGS s'accumule depuis des mois. Les négociations pour solder la dette n'aboutissent pas. Les pharmaciens veulent désormais que leurs factures soient intégralement payées chaque mois.
L'association des pharmaciens à l'origine du mouvement veut rencontrer le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour expliquer les abus récurrents qui creusent le déficit de l'assurance maladie.