Au Cameroun, la classe politique est déjà d'attaque pour l'année 2025 qui sera marquée par une élection présidentielle très attendue, à l'horizon d'octobre prochain. Les principaux leaders de l'opposition ont donné le ton de ces joutes électorales à venir à l'occasion de leur message de voeux respectif, le 31 décembre au soir.
Les opposants politiques au président Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans au Cameroun, ont fait part de leurs aspirations pour le futur du pays durant leurs voeux pour 2025, alors que celle-ci sera marquée par une élection présidentielle.
Cabral Libii, le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a été le premier à donner le ton, et ce, dès l'entame de ses voeux. Pour ce député de l'opposition, le plus grand espoir est que l'année 2024 qui vient de s'achever emporte avec elle « le pouvoir en place qui a plongé le Cameroun dans une misère et une pauvreté sans précédent ».
L'opposant a énuméré un flot de faits de mal gouvernance et de détournements qui auraient fait perdre à l'État plusieurs milliers de milliards ces derniers mois. « Ils estiment que ce n'est pas assez, ils veulent nous enterrer vivants » a-t-il asséné, faisant référence aux dirigeants actuels et leurs appels à un nouveau mandat du président Paul Biya.
Candidature et front « progressiste »
Présenté comme le principal leader de l'opposition, Maurice Kamto, du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a, lui aussi, dressé un tableau des plus sombres de la gouvernance du régime actuel. Mais il aura surtout mis un point d'honneur à lever toute équivoque sur sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre prochain.
« Je serai candidat » a-t-il affirmé, voulant ainsi rassurer sur la recevabilité de ladite candidature, alors que certains commentateurs avancent qu'il aura le plus grand mal à être au départ de cette présidentielle, du fait boycott en 2020 par le MRC des dernières élections municipales et législatives.
Maurice Kamto a aussi sorti du chapeau une idée qui a séduit ses partisans : une proposition de coorganisation de la coupe du Monde de football entre le Cameroun, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et le Ghana en 2038, sous sa présidence.
Enfin, Joshua Osih, du Front social démocrate (FSD), a dit tous les espoirs de changement que charrie cette année 2025. Il a lancé l'idée d'un nouveau front, « le front progressiste ». L'opposant propose de rassembler partis politiques et organisations syndicales et se donne, entre autres défis, de régler en cent jours les principales crises sécuritaires qui secouent le pays.
