La population malgache a passé ces fêtes de fin d'année dans la résignation. Le qualificatif « désabusée » convient peut-être mieux au sentiment qu'elle a ressenti durant ces derniers jours de l'année 2024. Il n'y a pas eu ces explosions de joie, signe d'espérance pour l'avenir. Les citoyens se sont adaptés à la crise et à ses effets à leur corps défendant. Leur patience est cependant mise à rude épreuve et nul ne sait jusqu'à quand elle va durer.
Retour aujourd'hui à la dure réalité
Le discours du chef de l'État, mercredi soir, a été surtout centré sur les perspectives d'avenir de la Nation. Dans l'immédiat, les Malgaches doivent supporter les difficultés qu'ils endurent depuis toujours. Les problèmes de la Jirama seront résolus quand les centrales solaires seront installées, mais il leur faudra prendre leur mal en patience. Aucune annonce n'a été faite pour alléger le quotidien de la population. Il n'a certainement pas voulu annoncer des mesures que l'État ne pourrait pas honorer.
Les foyers malgaches n'ont pas pu fêter comme il se doit les festivités de cette fin d'année. Les réveillons, dont les affiches alléchantes ont été présentées dans des publicités à la télévision, n'ont pas connu le succès escompté, les personnes intéressées étant rebutées par les prix affichés. La majorité des citoyens ont préféré rester chez eux en famille devant leur écran de télévision ou se sont reposés. Certains sont allés sur l'Avenue de l'Indépendance à Analakely pour sentir la chaleur humaine.
Les gargotes ont été bien fréquentées, mais il n'y a pas eu cet engouement des années précédentes. Les Malgaches vont retrouver la dure réalité à partir d'aujourd'hui. L'avenir s'annonce plus qu'incertain. Ces quelques jours qui se sont écoulés n'ont été qu'une petite parenthèse dans la lutte pour la survie à laquelle ils sont habitués, lutte qui va être encore plus intense.