L'exploitation minière illégale fait perdre chaque année des milliards de dollars aux États africains qui multiplient les initiatives pour l'éradiquer.
En dehors des acteurs locaux et africains, les sociétés chinoises ont pris une place importante dans des activités illégales dans plusieurs pays. C'est le cas de la République démocratique du Congo (RDC) qui a arrêté, il y a quelques jours, dix-sept Chinois, accusés d'exploiter illégalement une mine d'or au Sud-Kivu. Les ressortissants chinois se trouvaient sur le site minier du village de Karhembo sans « aucun document, zéro. Pas de certificat, pas de statut, pas d'identification nationale, rien », a déclaré le ministre des Finances et ministre des Mines par intérim, Bernard Muhindo. Des mineurs originaires de Chine sont souvent accusés d'opérer illégalement sur des sites miniers en RDC. Plusieurs fois ces dernières années, les autorités ont suspendu les activités de sociétés minières chinoises, dont six en août 2021, car elles opèrent sans autorisation et détruisent l'environnement.
Selon une note de l'Institut français des relations internationales, les entreprises chinoises exploitent des sites miniers sans respecter les principes du droit minier, sans effectuer d'études de faisabilité nécessaires ni évaluer l'impact environnemental de leurs activités et sans permis d'exploitation. Certaines sociétés chinoises vont même jusqu'à refuser de signer des cahiers de charges avec la population locale, conformément au droit minier congolais. Des cas similaires sont observés en Namibie, au Ghana et au Nigeria. En Namibie, le ministère des Mines a annoncé l'ouverture d'une enquête visant Xinfeng Investments pour exploitation minière illégale. Alors que la société chinoise dispose seulement d'un permis d'exploration, elle se serait livrée à l'extraction de lithium, endommageant l'environnement et des tombes ancestrales des communautés locales.
Entre 2020 et 2023, l'Enact a recensé, au Nigeria, des dizaines d'arrestations de ressortissants chinois opérant illégalement dans les États de Kwara, de Zamfara et d'Akwa Ibom. Au Ghana, le tribunal d'Accra a condamné en décembre 2023 Aisha Huang à quatre ans et demi d'emprisonnement pour exploitation minière illégale, pratique connue sous le nom de « Galamsey ». Surnommée la « reine du Galamsey » par la presse locale, cette femme est devenue le symbole des efforts du Ghana contre les mineurs illégaux chinois. Au-delà des acteurs chinois, l'exploitation minière illégale est un phénomène qui concerne aussi bien les nationaux des pays concernés que des ressortissants d'autres pays africains. Chaque année, les États perdent des milliards de dollars à cause de la contrebande d'or et d'autres métaux et l'éradication du phénomène reste complexe.