«Dan lepok Pravind Jugnauth, lapolis ti anpes souvan bann avoka zwenn zot kliyan. Eski dan lepok Navin Ramgoolam pou parey?» C'est en ces termes que l'avocat Anoup Goodary a poussé un coup de gueule après qu'un constable de police, basé au poste de Trou-aux-Biches, l'a interdit de voir une de ses clientes dans la soirée du 31 décembre. L'homme de loi dénonce le comportement abusif de ce policier et de tant d'autres qui continuent à agir comme sous le précédent régime, en violation de plusieurs droits et règlements.
Alors que tous s'apprêtaient à célébrer l'arrivée de 2025, l'avocat s'est vu refuser l'accès à sa cliente, une dame âgée de 68 ans, qui a été injustement embarquée par les officiers de l'Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) à son domicile la veille, en guise de pression.
Dans une vidéo live publiée sur Facebook, Anoup Goodary, indigné, explique : «On m'a refusé l'accès à ma cliente, une dame de 68 ans détenue au poste de police de Trou-aux-Biches. Aucune raison n'a été donnée pour expliquer pourquoi ma cliente se voyait refuser ses droits constitutionnels de parler à son avocat. On m'a simplement dit que l'ADSU de Rose-Belle avait refusé l'entretien. On m'a dit qu'en tant que policiers à Trou-aux-Biches, ils suivaient simplement les ordres, même s'ils étaient illégaux.»
Des mots creux et vains
L'homme de loi juge inacceptable que les droits constitutionnels pour lesquels sir Seewoosagur Ramgoolam s'était battu en faveur de tous les Mauriciens semblent parfois être des mots creux et vains. Ces droits, dit-il, semblent fonctionner au gré du bon vouloir et des caprices de certains policiers. Comme Anoup Goodary, ils sont nombreux les hommes de loi qui disent espérer vraiment que Navin Ramgoolam vienne y mettre de l'ordre une bonne fois pour toutes. Plus encore, le monde des avocats dit espérer que le nouvel Attorney General apportera les réformes «très attendues» au sein de la Mauritius Police Force en général.
Anoup Goodary compte désormais se rendre au plus vite à l'Independent Police Complaints Commission pour porter plainte après que les droits constitutionnels de sa cliente ont été bafoués et cela, dès lors de son arrestation. Il place ses espoirs dans cette instance car c'est également un moyen d'aider la police à s'améliorer afin que la confiance du public soit, dit-il, maintenue dans le système.