Le chef de l'Etat a prononcé ce mardi 31 décembre 2024 son tout premier message de fin d'année à la nation. Lors de ce discours de plus de 16 minutes, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye déplorant « l'inflation notée des partis politiques, favorisée par une application trop laxiste des textes en vigueur » a annoncé la tenue, dans un avenir proche, des concertations dans le but d'apporter plus de lisibilité, plus de transparence et plus de rationalisation du système politique sénégalais.
La situation de prolifération des partis politiques à laquelle, le Sénégal fait face depuis plusieurs années sera bientôt un vieux souvenir. En effet, dans son discours de fin d'année à la nation prononcé le mardi 31 décembre dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a fait part de son intention d'assainir la scène politique. En effet, estimant dans ce premier discours de fin d'année à la nation avoir minutieusement décrypté le puissant message venu du fond des urnes de la grande majorité des sénégalais qui lui ont « prêté » les clés pour ouvrir les portes du changement systémique ainsi que les fenêtres de la transformation nationale, dans la droiture, la probité et l'exemplarité jub, jubal, jubbanti ! ».
Le chef de l'Etat a annoncé l'ouverture prochaine des concertations avec les acteurs sur notre système politique. « L'inflation notée des partis politiques, favorisée par une application trop laxiste des textes en vigueur, a conduit à une fragmentation excessive et une inflation préoccupante, préjudiciable à une respiration démocratique de qualité » a déploré le Président Faye qui annonce dans la foulée que « dans un avenir proche, des concertations sur notre système politique se tiendront dans le but d'y apporter plus de lisibilité, plus de transparence et plus de rationalisation ».
Véritable serpent de mer du système politique sénégalais, la question de rationalisation des partis politiques et leur financement a rythmé la vie politique national ces dernières années. De quatre formations légalement reconnues sous Senghor, à 45 durant les 20 ans du régime Diouf, les partis politiques ont connu une explosion sous Wade (188) et Macky Sall (339) qui a fini de gommer les lignes de démarcation idéologique, laissant place à un engagement mû par des intérêts personnels (transhumance). A la veille de chaque élection, cette question de la rationalisation des partis politiques et leur financement s'est toujours invitée au débat depuis les années 1990.
En effet, régis par loi n° 81-17 du 6 mai 1981 qui a été modifié en 1989 avec l'introduction de dispositions interdisant « tout financement provenant de l'étranger » sous peine de dissolution pour tout parti qui reçoit directement ou indirectement des subsides de l'étranger ou d'étrangers établis au Sénégal ». Les propositions de modification de cette loi pour l'adapter au contexte politique sénégalais actuel ont toujours été bloquées par les différentes majorités qui se sont succédé au pouvoir. Inscrite parfois au menu des concertations des acteurs politiques sur la revue du processus électoral, organisées à la veille de chaque élection, elle n'a jamais fait l'objet de consensus.
Conséquence, les partis politiques continuent de pousser comme des champignons dans des conditions très douteuses. Car, beaucoup d'entre eux ne tiennent pas de congrès annuels encore moins ne transmettent aux services du ministère de l'Intérieur leurs états financiers. A cela, il faut ajouter la problématique de la participation aux élections. En effet, contrairement aux dispositions de cette loi sur les partis politiques, la moitié des formations politiques créées au cours de ces dernières années ne font pas de la conquête et la conservation du pouvoir leur finalité.
Le mercredi 3 avril dernier, dans son tout premier message à la nation à la veille de la fête du 4 avril, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait annoncé une batterie de mesures qu'il entend mettre en oeuvre, incessamment, avec notamment la rationalisation des partis politiques et leur financement. Mais aussi l'inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d'identité qui va certainement impacter sur la question de l'inscription des primo-votants.
Pour arriver à ces réformes, le chef de l'Etat avait également annoncé de larges concertations avec la classe politique et la société civile seront organisées.