Le candidat malheureux à la présidentielle, Venancio Mondlane, a annulé une allocution jeudi 2 janvier. Il devait annoncer, lors d'un direct sur Facebook, les modalités d'une nouvelle phase de contestation. Depuis près de deux mois, la rue mozambicaine se mobilise pour rejeter les résultats des élections générales du 9 octobre qui reconduisent à la présidence le Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance. Cette crise a déjà provoqué le départ de près de 3 000 Mozambicains dans les pays voisins.
Ils sont près d'un millier à avoir traversé la frontière pour rejoindre l'Eswatini, selon une note interne des autorités du royaume, publiée ce 2 janvier et que l'agence Lusa a pu consulter. Ces Mozambicains sont arrivés au cours des deux derniers mois au centre pour les réfugiés de Malindza, vers la frontière. Ils proviennent de différentes régions du pays.
D'après l'UNHCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le centre de Malindza, dont la capacité initiale est de 250 personnes, est aujourd'hui débordé. Les Nations unies sont actuellement en quête de financements pour accueillir de nouveaux arrivants.
La situation est similaire plus au Nord, au Malawi, où près de 2 000 réfugiés du Mozambique sont arrivés en une seule semaine, selon l'UNHCR. Certains ont fui les attaques et pillages de leurs villages. Beaucoup ont traversé à la nage ou sur des bateaux de fortune la rivière Shire entre les deux pays. « Ces réfugiés prennent de gros risques, affirme Chanza Kapaya, directrice régionale de l'UNHCR pour l'Afrique australe, notamment celui de perdre leurs moyens de subsistance et dépendre de l'aide humanitaire. »