Un aspect méconnu ou occulté de la loi de finances, enfin mis en lumière. Le ministère de l'Économie et des Finances (MEF) évalue à 34 060,5 milliards d'ariary le montant de la dette du gouvernement central à la clôture de l'exercice comptable 2024. Cette somme astronomique équivaut à 43,1 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays, selon les précisions contenues dans le document budgétaire annexé au projet de loi de finances initiale 2025. Un fardeau financier qui plombe les investissements publics.
À titre de comparaison, dans l'absolu, cela représente une hausse de 24,8 % par rapport à l'année 2023. Cette tendance anxiogène en soi s'explique en grande partie par des tirages importants attendus sur la dette extérieure, si l'on se réfère aux arguments de ce département ministériel.
« Cette volumineuse dette devait être constituée de 29 480,3 milliards d'ariary de dette extérieure et de 4 580,1 milliards d'ariary de dette intérieure, souligne le même document budgétaire ».
« Concernant la dette extérieure à fin décembre 2024, elle est constituée à 65,5 % des prêts hautement concessionnels provenant des partenaires multilatéraux comme l'Association internationale de développement (IDA), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds international de développement agricole (Fida). Les prêts commerciaux provenant des banques commerciales ne devraient représenter que 0,05 %, ajoutent les autres indications ».
Les dirigeants ont toujours milité pour l'allégement des dettes extérieures à la tribune des différentes conférences internationales des bailleurs de fonds. En 2004, le gouvernement de Me Jacques Sylla, sous la présidence de Marc Ravalomanana, a eu gain de cause. Sur le stock de la dette extérieure de 4 milliards de dollars, 3,6 ont été annulés ou allégés à l'atteinte du point d'achèvement du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), au titre de l'Initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE). Depuis, aucune réunion des Clubs de Londres et de Paris, qui gèrent les dettes privées et publiques malgaches, n'a eu lieu. D'où l'importance de ces dernières remises à jour du MEF.