Les fêtes de fin d'année à peine terminées, des ménages à Antananarivo se plaignent des difficultés à endurer pendant le mois de janvier.
Défaite après la fête à Antananarivo. Le mois de janvier est considéré comme le mois le plus difficile de l'année. Après le passage des deux festivités, la fête de la Nativité et celle de la Saint-Sylvestre, certains ménages ont déjà épuisé leurs ressources financières. Cela restitue la plupart des avis des personnes que nous avons interviewées hier.
«Pour moi, passer le mois de janvier me semble très difficile. Nous devons réduire nos dépenses par rapport à notre consommation quotidienne. En effet, on se retrouve sans rien après avoir dépensé la presque totalité de l'argent perçu au mois de décembre pour passer des fêtes de fin d'année conformes à la tradition. Toutefois, je vais m'efforcer de donner à manger à mes enfants», lance Andry Rakotonirina, un conducteur de taxi-moto travaillant à Anosy, hier.
«Je travaille en tant que conducteur de taxi-moto et le début de l'année s'annonce mal pour nous. Depuis ce matin jusqu'à midi moins quart, je n'ai obtenu que 10 000 ariary», ajoute-t-il.
Mais pour ceux qui perçoivent un salaire mensuel, la réalité est tout autre. «À la fin de cette première semaine du mois de janvier, nous devons nous serrer la ceinture en se creusant les méninges pour gérer le budget qui reste. Pour que cela puisse tenir jusqu'au quinze de ce mois, date des premières avances sur salaire», indique Holitiana Rabemanarivo, une employée au sein d'une zone franche.
Difficile
La fête est terminée, il faut reprendre le cours normal de la vie. «Désormais, il faut manger des repas simples pour pouvoir s'en sortir ce mois de janvier. Un mois qui dure et pèse. Du coup, il est nécessaire d'adapter la consommation en fonction des budgets», explique Rado, un jeune étudiant au sein d'une université à Antananarivo. «J'envisage même de réduire la quantité de riz à consommer avec la flambée des prix des PPN (Produits de première nécessité)», a-t-il ajouté.
Cette situation affecte tout le monde, y compris les fonctionnaires, qui attendaient une augmentation des salaires, mais ont été déçus.
« Nous avons tellement attendu une hausse du salaire car cela faisait longtemps que celui-ci n'avait pas augmenté. De plus, avec une inflation galopante, une hausse semblait pourtant nécessaire «, indique un fonctionnaire ayant requis l'anonymat.
Ce mois-ci s'avère également difficile pour les marchands de rue. «Pendant le mois de janvier, nous constatons une énorme perte. Le nombre de clients diminue considérablement, notamment parce qu'ils n'ont pas d'argent après les fêtes», déclare une marchande de rue à Analakely. C'est à peu près le cas de Kevine Andrianarison, un cordonnier qui voit son entreprise en faillite en ce moment. «Les commandes ont cessé après les deux fêtes, ce qui nous cause d'énormes pertes. Même si nous voulons fabriquer des chaussures à vendre, le délestage monstre nous empêche de les finir dans les délais impartis», ajoute-t-il.
Le mois de janvier fait peur à certaines personnes. Un vendeur d'articles pour femmes a décidé de se rendre à la campagne pendant trente-et-un jours pour échapper à la misère. «J'envisage de partir à Andramasina demain. Là-bas, je pourrai travailler la terre en attendant le passage de ce mois long et difficile à vivre», enchaîne Mamy Andrianantenaina. En effet, la dureté de la vie pendant le début de l'année est une réalité partagée par bon nombre de personnes.
Par rapport à cette situation, la population attend des actions efficaces, se répercutant dans sa vie quotidienne. Pour le moment, la flambée des prix est une dure réalité qu'elle doit affronter. Le mois de janvier a toujours été considéré comme une période de vache maigre pour la plupart des gens. «Il faudrait ainsi, apporter des solutions durables, efficaces et réduire le coût des Produits de première nécessité (PPN)», demande Andry Rakotonirina, conducteur de taxi-moto.
Par contre, certains ménages se sont préparés pour ce mois de janvier. «J'ai déjà économisé pour passer ce long mois de cinq semaines, étant donné que c'est une situation qui se répète chaque année», raconte Lisiane, une mère de famille.