Alors qu'à compter de décembre prochain, un règlement européen imposera aux importateurs de sept produits associés à la déforestation ou à la dégradation des forêts de prouver que leurs marchandises ne sont pas issues de terres déboisées après 2020, la RDC cherche à répondre aux exigences de l'UE. La Fédération des entreprises du Congo s'inquiète, elle, des risques encourus par l'économie congolaise si le café et le cacao produits dans le pays venaient à être exclus du marché européen.
À moins d'un an de l'entrée en vigueur du règlement européen visant à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts à l'échelle planétaire, Kinshasa veut donner des gages à Bruxelles. Conscient des risques encourus par l'économie congolaise si ses exportations de café et de cacao étaient bannies de l'Union européenne (UE), le gouvernement congolais rappelle que son territoire comprend 80 millions d'hectares de terres arables distincts des 155 millions d'hectares de forêts que possède le pays. La RDC met également en avant son faible taux annuel de déforestation, estimé à environ 0,03 %, tout en soulignant que la culture du café et du cacao contribue à la reforestation.
Un dialogue avec l'Union européenne est par ailleurs en préparation avec l'intention d'y inclure la Monusco, active dans les zones d'insécurité. La RDC projette en outre d'instaurer plusieurs mesures. Parmi elles notamment : la mise en place d'une certification nationale de la production agricole, la création d'un couloir vert reliant le Kivu à Kinshasa avec, à l'appui, une cartographie précise des zones agricoles, forestières et urbanistiques, et enfin le lancement d'une bourse destinée à réguler les prix des produits agricoles - le Kinshasa Mercantile Exchange.
Passer de 150 000 à 3 millions de tonnes de cacao par an en 2030
Ces initiatives s'inscrivent dans une stratégie qui vise à diversifier l'économie congolaise, actuellement très centrée sur le cobalt et le cuivre, dans le but de promouvoir des produits comme le cacao dont la rentabilité peut dépasser celle de certains minerais. À l'horizon 2030, la RDC ambitionne par exemple d'en produire 3 millions de tonnes par an, contre une moyenne actuelle de 150 000 tonnes.
Reste que tous ces projets n'empêchent pas non plus le pays de continuer à chercher à diversifier ses débouchés en se tournant vers les États-Unis, l'Inde et la Chine, avec le but avoué de réduire sa dépendance au marché européen.