Madagascar: Carburant - Hausse possible des prix ce mois de janvier

La dernière hausse des prix du carburant remonte à juillet 2022. Depuis, et malgré les changements des deux paramètres qui influent sur les prix à la pompe que sont les cours du dollar et du baril des pétroles, les autorités ont maintenu ces prix.

Intenable

Un statu quo motivé notamment par le souci des autorités de protéger les consommateurs de l'inflation que pourrait provoquer la révision à la hausse des prix à la pompe mais qui pourrait devenir intenable si on le laisse perdurer dans le temps. En effet, en gardant ces prix en vigueur depuis plus de deux ans, l'État est obligé de subventionner la différence entre les prix de référence calculés (PRC) et les prix maximum appliqués à la pompe (PMAP). En effet, à chaque échéance, le passif de l'État s'élève à plusieurs dizaines de milliards d'ariary.

Avec ce que cela suppose d'impacts négatifs sur les finances publiques. Par ailleurs, les accords conclus avec le Fonds monétaire international dans le cadre du programme financé par la Facilité élargie de crédit (FEC) prévoient ce mécanisme d'ajustement automatique des prix à la pompe. Un ajustement qui était censé être appliqué en juin 2024 mais qui a été finalement reporté. Et ce, malgré le fait qu'il figurait parmi les repères structurels de la FEC dont la première tranche a été déjà débloquée au mois de juin 2024.

Repères structurels

D'ailleurs, lors des premières revues de la FEC et de la FRD, qui se sont tenues en octobre 2024, le FMI est revenu dans ses conclusions sur cette nécessité de « la mise en place d'un mécanisme d'ajustement automatique des prix du carburant » considérée comme « crucial pour gérer les risques budgétaires en ajustant les prix à la pompe mensuellement afin de refléter les variations des prix du marché ».

Une manière en somme de rappeler que la suite des événements dépend de l'application de cet ajustement qui figure parmi les repères structurels auxquels la partie malgache s'est engagée. On apprend, d'ailleurs, de source proche du dossier, que le Conseil d'administration débloquera, la deuxième tranche de la FEC après deux mois d'application du mécanisme d'ajustement automatique des prix. Et ce, dans une fourchette de plus ou moins 200 ariary par litre. Et cette fois-ci, la révision à la hausse est la plus probable compte tenu de l'évolution des cours du dollar et ceux du baril de brut.

En effet, lors de la dernière fixation des prix, en juillet 2022, le dollar qui est la monnaie de change du marché pétrolier était à 4 090 ariary, contre 4 699 ariary actuellement, soit une dépréciation de 17%. Par contre le cours du baril a accusé une baisse depuis cette date en passant de 112 dollars à 74 dollars. Ce qui amoindrit les effets de la dépréciation du dollar. Mais dans tous les cas, si hausse des prix à la pompe il y aura, elle ne devrait pas dépasser les 200 ariary.

Élément catalyseur

Bref, le contexte aussi bien international que national actuel impose cet ajustement déjà attendu depuis des mois. C'est de son application que dépend en partie la suite des relations avec le FMI qui reste encore et toujours l'élément catalyseur des financements des autres bailleurs de fonds.

Des financements qui demeurent inévitables et indispensables pour la réalisation des grands projets d'infrastructures nécessaires au développement du pays. Il est à noter que le phénomène de la hausse des carburants touche pratiquement tous les pays du monde. En Afrique, notamment même les pays pétroliers comme le Nigéria ne sont pas épargnés. Il en est de même pour l'Afrique du Sud, et le Cameroun...

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.