À Madagascar, seulement 74% des enfants sont officiellement enregistrés à la naissance, selon l'enquête Ensmond 2021. Cette faible proportion a incité des acteurs comme l'association Focus development association (FDA) à agir en faveur de l'enregistrement des naissances, entre autres volets d'activités, puisque l'absence de reconnaissance administrative constitue un grand facteur de risque d'apatridie.
L'association FDA est, depuis 2014, devenue le principal partenaire de mise en oeuvre du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en matière de prévention et de réduction de l'apatridie à Madagascar.
Sans enregistrement officiel dans le registre d'état-civil, chaque enfant sera dépourvu de nationalité légale et aucun État ne le considérera comme son ressortissant. Il devient donc « apatride ». Les apatrides peuvent rencontrer des difficultés pour bénéficier de droits fondamentaux comme l'éducation, les soins de santé, l'emploi.
À Madagascar, le certificat de nationalité est souvent requis pour postuler à des concours nationaux, se porter candidat à une élection, obtenir un passeport... Il arrive donc que des apatrides ne se doutent pas de l'être jusqu'au jour où ledit certificat leur est demandé. Mais il arrive également que l'absence de « copie d'état-civil » empêche même l'accès à l'école. Par ailleurs, les enfants d'apatrides deviendront également apatrides, rendant le cercle vicieux difficile à dénouer.
Outre les sensibilisations pour les enregistrements de naissance, la FDA et le HCR mettent en avant l'importance de la réforme de la législation en vigueur, pour prévenir et réduire l'apatridie. Parmi leurs réalisations figure l'adoption d'une loi permettant aux femmes malgaches de transmettre leur nationalité à leurs enfants, un pas important dans le renforcement de l'inclusion de tous les enfants dans le système administratif.
Mais il ne s'agit que d'un premier pas puisque d'autres discriminations ont été également relevées dans cette loi qui, en rappel, a été établie selon le contexte des années 1960. « Des plaidoyers pour changer la loi et les pratiques sont donc encore prévus », explique Richmond Zafera, le juriste de FDA.