Deux personnes impliquées dans une attaque jihadiste contre un café, qui avait fait 19 morts en août 2017 à Ouagadougou, ont été condamnées à la prison à vie par la justice du Burkina Faso.
Au Burkina Faso, le pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme s'est réuni en novembre et décembre pour les deux dernières sessions de l'année 2024, avec 22 dossiers, 35 accusés et, parmi eux, deux personnes impliquées dans l'attentat du café Aziz Istanbul, en août 2017.
Cette attaque, qui avait fait 19 morts et 21 blessés, a été jugée lors de la session de novembre, sans qu'aucune communication ne soit faite dessus. Les peines prononcées : la prison à vie.
Pour rappel, dans la nuit du 13 au 14 août 2017, deux hommes armés avaient ouvert le feu sur la terrasse du café turc Aziz Istanbul. Dix Burkinabè et neuf étrangers, dont deux imams koweitiens, un Français, une Canadienne, une Algéro-Canadienne, un Nigérian, un Sénégalais, un Libanais et un Turc étaient tombés sous les balles des deux assaillants, qui s'étaient ensuite retranchés dans l'immeuble, avant d'être éliminés le soir même.
Arrestations dans le quartier Rayongo
Les deux personnes inculpées avaient, elles, été arrêtées par les forces spéciales burkinabè, le 22 mai 2018, dans le quartier Rayongo de Ouagadougou. Lors de l'assaut des militaires, le commanditaire de l'attentat, Abdoulaye Sawadogo, alias « Abdallah », avait été neutralisé aux côtés de deux autres jihadistes, selon un décompte de l'époque.
Le procès, qui s'est tenu à l'abri des regards, n'a pour le moment pas précisé qui sont les responsables de l'attentat, qui n'a jamais été revendiqué. Le mode opératoire rappelait pour autant celui de l'attaque du 16 janvier 2016, qui avait pris pour cible le café Cappuccino et l'hôtel Splendid, à quelques centaines de mètres du café Aziz Istanbul. Trente personnes avaient péri dans cette attaque qui, elle, avait été revendiquée par al-Mourabitoune, un groupe jihadiste sahélien.