Comment a été 2024 pour Planète Enfants Mauritius ?
2024 a été une année riche pour chaque membre de Planète Enfants Mauritius. Nous avons accueilli de nouveaux membres. Des parents que nous avons aidés et soutenus les années précédentes sont devenus membres de l'organisation non gouvernementale (ONG) et ils nous aident sur le terrain. Nos enfants qui ont bénéficié du soutien scolaire et du programme d'alphabétisation ont bien progressé. Nous avons collaboré avec la Special Education Needs Authority, afin que les enfants en situation de handicap de milieu défavorisé soient scolarisés. En 2024, nos enfants ont pu bénéficier de sorties pédagogiques et de sorties plus relaxantes.
Le social, ce n'est pas seulement la joie. Nous avons eu à faire face à des cas de viols sur les enfants, des cas de violence domestique. Nous travaillons en collaboration avec d'autres travailleurs sociaux afin de faire avancer les dossiers. J'ai pu participer aux Assises de la femme et de la famille le 10 décembre, où j'ai exposé les solutions proposées par l'ONG pour combattre les violences sur les enfants et les femmes.
Comment s'annonce 2025 ?
La mission pendant ces dix dernières années a été rude car nous avons vu la pauvreté s'accroître, des cas de violence sur les enfants et les femmes qui ont progressé d'une façon catastrophique. Énormément de cas de maltraitances, viols et meurtres sur les enfants. Beaucoup de cas de violence domestique et beaucoup de cas de féminicide. En 2025, avec d'autres travailleurs sociaux, nous allons continuer à être des chiens de garde et nous battre pour que la pauvreté recule, pour que les victimes de violence, enfants et adultes, puissent obtenir justice.
Toutes ces années, les autorités et la société civile ont plus condamné et jugé les victimes au lieu de les aider. Quand on demande à une femme victime de violence domestique de faire très attention au lieu d'éduquer le bourreau, nous mettons un stress de plus sur cette victime. Il est temps que toute cette mascarade change une bonne fois.
Le changement que Maurice célèbre tant depuis les dernières élections va-t-il aider à combattre la pauvreté ?
Pour le moment je suis en mode observation. J'attends les développements. Nous avons deux ministres à l'Intégration sociale, Ashok Subron et Kugan Parapen, et nous misons beaucoup sur eux pour apporter des réformes dans ce secteur. Nous avons demandé un rendez-vous et nous espérons que notre demande sera acceptée. Pour le moment je ne vois pas comment la pauvreté reculera, car on entretient la misère depuis des années.
Quand nous parlons d'empowerment, nous parlons de l'accompagnement des familles en les éduquant, les faisant travailler afin qu'ils retrouvent leur dignité, les apprendre à gérer leur budget et leur donner le soutien psychologique nécessaire afin qu'ils avancent dans la société.
C'est un accompagnement sur trois-quatre ans. Si à Planète Enfants Mauritius, nous avons réussi avec quelques familles, l'État peut le faire aussi car ils ont largement plus de moyens. Nous pouvons même les aider sur le terrain et gratuitement. La réintroduction des travailleurs sociaux sur le terrain est primordiale.
Nous sommes aussi en observation concernant l'éducation et nous verrons si vraiment l'éducation inclusive est la priorité. Mahend Gungapersad, le nouveau ministre, a la tête sur les épaules et je le félicite de promouvoir la lecture chez les enfants et d'interdire les portables en classe. Il est temps de revenir aux vraies valeurs. Il faut aussi réintroduire les classes où les enfants apprennent les valeurs morales.