Fuir ou rester face aux violences post-électorales au Mozambique ? C'est le dilemme auquel sont confrontés des milliers de personnes. Depuis les élections du 9 octobre, près de 300 personnes ont été tuées dans des manifestations, tandis que près de 3 000 habitants, Mozambicains et réfugiés, ont fui leurs foyers pour se réfugier au Malawi ou en Eswatini. D'autres restent, piégés dans un climat de terreur.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) alerte sur une crise humanitaire au Mozambique, alors que de milliers d'habitants ont pris la route, parfois dangereuse, pour s'exiler dans les pays voisins.
Parmi les personnes en fuite figurent des réfugiés et des demandeurs d'asile vivant au Mozambique comme Alexander Ndachaisaba. Âgé de 23 ans, ce jeune Tanzanien s'était installé à Maputo dans l'espoir d'un avenir meilleur. Mais face à la montée des violences, il a dû fermer son commerce.
« L'endroit n'était plus sûr, explique-t-il. Des inconnus venaient et demandaient : "Vous êtes pour qui ?" Si vous répondiez que vous souteniez Daniel Chapo, ils répliquaient : "Ils vont vous brûler, car ils détestent ceux qui le soutiennent". Une fois entre leurs mains, ils vous brûlaient ou détruisaient vos affaires. Nous avons tous dû abandonner nos biens. »
Alexander a depuis quitté la capitale mozambicaine. Il se dirige vers la frontière avec le Malawi, où des centaines de personnes ont déjà trouvé refuge. Pendant ce temps, certains choisissent de rester, comme cet habitant mozambicain qui appelle les dirigeants à surmonter leurs différends politiques : « J'espère que le gouvernement et les partis pourront engager un dialogue pour résoudre les problèmes du pays. »
Daniel Chapo, déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du 9 octobre par le Conseil constitutionnel, doit être investi le 15 janvier prochain. Une échéance qui pourrait aggraver les tensions.
Dans un communiqué publié au jour de l'An, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à engager un dialogue constructif pour éviter une nouvelle escalade des violences.