Afrique Centrale: Conflit dans l'est de la RDC - Le M23 s'empare d'une localité stratégique dans le territoire de Masisi

Alors que les combats entre l'armée congolaise, appuyée par les groupes armés locaux baptisés wazalendo, et le M23, soutenu par le Rwanda, ne cessent de s'intensifier depuis le sommet avorté de Luanda, le 15 décembre 2024, le groupe rebelle a pris le contrôle de la ville de Katale, vendredi 3 janvier. Située à quelque 70 kilomètres à l'ouest de Goma, la localité est considérée comme le dernier verrou avant la ville de Masisi, chef-lieu du territoire du même nom.

La prise par le M23 de la localité stratégique de Katale, à environ 70 kilomètres à l'ouest de Goman, en République démocratique du Congo (RDC), est intervenue au début de l'après-midi du vendredi 3 janvier, selon des sources locales et sécuritaires, après deux jours de violents affrontements entre le groupe rebelle soutenu par le Rwanda d'une part, l'armée congolaise et ses alliés wazalendo - des groupes armés - de l'autre.

Pour les Forces armées de la République démocratique du Congo, la chute de Katale représente un revers indéniable. Dernier verrou protégeant la ville de Masisi - le principal centre administratif de la région - sur la route qui la relie à Goma, Katale était aussi considérée, jusqu'à présent, comme un symbole de résistance, la plupart des rébellions qu'a connue le Nord-Kivu n'ayant jamais réussi à prendre cette agglomération.

Plusieurs victimes parmi les civils

Rapporteur de la société civile du territoire de Masisi, Telesphore Mitondeke déplore, lui aussi, cette avancée des rebelles du M23. « L'ennemi vient de s'emparer de la cité de Katale, faisant plusieurs victimes parmi les civils. Plus d'une dizaine de blessés ont déjà été admis à l'hôpital général de Masisi. Et l'on note des déplacements massifs de populations dans plusieurs agglomérations de la région », affirme celui-ci. Laissant tout derrière elles, des milliers de personnes ont effectivement fui à pied vers la ville de Masisi, notamment à Katale, Lushebere et Buguri.

Un responsable administratif local, Thierry Muhindo, précise pour sa part que ces déplacements sont liés à la panique générale qui s'est emparée de la région face à l'avancée des rebelles et aux nombreuses détonations d'armes entendues dans leur sillage. Si, à ce stade, l'armée n'a pour l'instant pas réagi, le porte-parole des combattants wazalendo locaux, le colonel Séraphin Nsabimana, assure de son côté que tout est mis en oeuvre pour riposter à la prise de Katale par le M23.

Toujours dans le courant de la journée du vendredi 3 janvier, d'autres affrontements ont également été signalés sur l'axe Minova-Bweremana, à une quarantaine de kilomètres de Goma. Cette avancée des combattants du M23 intervient après la chute de l'agglomération de Kaniro et de plusieurs autres villages du territoire du Masisi, jeudi 2 janvier.

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