Alors que la campagne pour le premier tour des élections législatives bat son plein aux Comores, les électeurs espèrent que la nouvelle Assemblée qui sortira des urnes répondra à leurs attentes - parfois urgentes - en matière de gouvernance, de lutte contre la corruption, ou encore de conditions de vie. Mais à Moroni, le pessimisme règne...
S'il est une constante dans les attentes des Comoriens à l'approche du premier tour des élections législatives prévu le 12 janvier, il s'agit sans ambiguïté d'une demande de changement dans la manière de gouverner et de légiférer.
C'est ce qu'explique par exemple Toimimou Ibrahim : pour cet entrepreneur, les députés doivent jouer clairement leur rôle à l'Assemblée. « Qu'ils travaillent sur des lois qui vont dans le sens d'une amélioration de la qualité de vie des Comoriens. Qu'ils exercent un vrai contrôle sur l'action du gouvernement, ce qu'on a très rarement vu lors des dernières législatures, confie ainsi celui-ci. Mais à l'écoute des discours des différents candidats, je suis un peu pessimiste car on a l'impression qu'ils se présentent à un mandat exécutif : beaucoup promettent monts et merveilles à la population ! »
Campagne timide et intérêt des électeurs limité
Militant de la société civile, Nassur Ali Hamadi considère lui que les députés devraient s'impliquer dans des actions beaucoup plus concrètes en faveur de quelques secteurs clés. « Le secteur de l'éducation représente 3,8 % des dépenses de l'État : il s'agit d'un montant très faible pour les Comores qui aspirent à rejoindre le club des pays émergents à l'horizon 2030. Il y a donc, par exemple, un gros effort à fournir en matière d'éducation, illustre-t-il avant de poursuivre : les attentes sont également très fortes en ce qui concerne l'application des lois qui ont été votées. Les Comoriens attendent de leurs élus qu'ils mettent en place les mécanismes nécessaires au contrôle de l'utilisation des biens de l'État afin de lutter contre la corruption qui est une réalité dans l'archipel ».
Reste qu'à six jours de la fin de la campagne en vue du premier tour, la campagne reste timide et l'intérêt qu'y portent les Comoriens limité. La faute, semble-t-il, au moins en partie, aux promesses des élus souvent non tenues.