Comme le veut la tradition dans le cadre des fêtes de fin d'année et du Nouvel an, le président de la République, Andry Rajoelina, a annoncé une remise gracieuse de peine. Cette mesure concerne un total de 9 347 condamnés dans tout le pays, a-t-il déclaré lors de son allocution le 31 décembre dernier. Avec cette grâce présidentielle, Andry Rajoelina perpétue une tradition qui révèle les dilemmes complexes liés à la gestion de la justice et des droits humains à Madagascar. A l'occasion des fêtes de l'indépendance, le président de la République prend également une décision pareille.
La grâce présidentielle, souvent perçue comme un acte de clémence et de réconciliation, vise à réduire la surpopulation carcérale tout en offrant une seconde chance à certains détenus. Cependant, cette mesure ne sera pas sans limites. Les personnes condamnées pour corruption, détournement de deniers publics, viol ou exportation illicite des ressources naturelles du pays en sont explicitement exclues, selon la déclaration du chef de l'Etat. Cette restriction souligne la volonté du gouvernement de maintenir une fermeté face aux infractions les plus graves, en particulier celles qui portent atteinte à l'éthique publique et à la souveraineté nationale.
« Cette décision témoigne d'une approche équilibrée entre clémence et fermeté. Elle répond à un double objectif : soulager les pressions sur le système pénitentiaire et affirmer l'intransigeance de l'État face à des crimes qui nuisent à l'intégrité et au développement du pays », a déclaré un analyste du système judiciaire malgache.