Bon an, mal an, la filière vanille continue de jouer un rôle déterminant dans l'économie de Madagascar.
Raison pour laquelle, les autorités entendent multiplier les dispositifs pour sauvegarder cette filière d'une crise qui pourrait être fatale.
Volume impressionnant
Pour rappel, la campagne 2023-2024 a été marquée par une exportation record estimée à 4 400 tonnes. Un volume impressionnant qui contraste malheureusement avec les prix qui se sont littéralement effondrés. En effet, durant cette période, les prix à l'export se situaient entre 40 et 70 dollars le kilo pour la vanille destinée à la production d'extraits pour l'agroalimentaire. Par contre, la catégorie Premium a été vendue, selon les exportateurs à un peu plus de 100 dollars le kilo. Mais ce genre de vanille ne représente que 10% à 15% du marché.
En tout cas, ces prix sont loin des 250 dollars fixé en 2020 mais qui a été finalement abandonné en mai 2023 en raison de la zizanie qu'il a provoqué au sein de la filière. En tout cas, la campagne d'exportation 2024-2025 ne sera pas facile à gérer. En effet, les professionnels de la filière annoncent une diminution de la production qui ne pourrait pas être compensée par le stock existant. Ce qui laisse supposer une remontée des prix. Certains acteurs parlent même d'un risque de flambée des prix comparable à celle de 2015 où les cours de la vanille dépassaient largement les 500 dollars le kilo.
Plus de transparence et d'ouverture
Du côté du ministère de l'Industrialisation et du Commerce, l'on prend conscience de la complexité de la gestion de la filière vanille. Ce département fait actuellement preuve de plus de transparence et surtout de plus d'ouverture avec les acteurs de la filière. C'était notamment le cas, lors de l'octroi d'agrément aux 58 exportateurs éligibles pour la campagne 2024-2025. Par ailleurs, le ministre de l'Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa a multiplié les descentes sur terrain pour s'enquérir des désidératas des opérateurs, en partant des paysans producteurs jusqu'aux exportateurs.
Parmi les pistes de développement de la filière envisagées par le MIC figure le projet de mise en place d'un laboratoire d'analyse pour améliorer le contrôle de la vanille malgache. Ce projet qui révolutionnera la filière sera financé sur les fonds récoltés par le Conseil national de la vanille. Par ailleurs, le MIC prévoit de mettre en place des dispositifs de protection des paysans producteurs qui demeurent pour le moment les plus démunis du circuit. Et ce, en raison des prix excessivement bas dont ils bénéficient. En début de campagne, la vanille verte était par exemple vendue, dans certains cas à 15 000 ariary le kilo.