Le ton est donné !
Après avoir frôlé la déculottée lors des élections communales et municipales du 11 décembre, avec des résultats provisoires qu'ils rejettent car ceux-ci, selon leurs explications, ne reflètent pas le choix des électeurs en raison des fraudes et des irrégularités qui ont entaché le processus électoral, les leaders de l'opposition n'admettent pas leur contre-performance et leur recul sur l'échiquier politique. Hier, en marge de la présentation des voeux du Nouvel an du mouvement Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara (RMDM), à Bel'air Ampandrana, Siteny Randrianasoloniaiko, co-leader de la plateforme Firaisankina et non moins septième vice-président de l'Assemblée nationale, a voulu montrer que l'opposition reste en position de force. « Donnez-nous la Place du 13 mai pour tester de visu notre audience», a d'ailleurs voulu faire entendre le député de Toleara 1, en invitant les actuels tenants du pouvoir à se mesurer à l'opposition.
Inaccessible
En effet, la Place forte du 13 mai, lieu qui a vu l'effondrement du régime du président Philibert Tsiranana en 1972, du président Didier Ratsiraka en 1991 et du président Marc Ravalomanana en 2009, suite à des mouvements populaires, reste inaccessible pour l'opposition, même lors des plus forts moments des manifestations des mois d'octobre et novembre 2023. Durant ces différentes tentatives, les mouvements de contestation dirigés par les leaders du Collectif des candidats ont été sévèrement réprimés par des forces armées prêtes à tout pour maintenir l'ordre et défendre les institutions de la République. Hier, Siteny Randrianasoloniaiko a appelé la « grande muette » à jouer son rôle d'encadreur pour un éventuel duel entre l'opposition et les dirigeants. En tout cas, depuis les événements d'octobre et de novembre 2023, des éléments des Forces de l'ordre investissent en permanence la Place du 13 mai.
Sauver le pays
Dans leurs discours successifs, les leaders du RMDM ont mis à nu le régime Rajoelina, à l'origine, selon eux, de tous les maux qui sévissent actuellement au pays. Ils ont ainsi demandé la démission du Gouvernement mais aussi du président Andry Rajoelina, sinon, d'après le Pasteur Edouard Tsarahame, les Forces armées doivent prendre leurs responsabilités. Au cas contraire, selon toujours le pasteur, c'est au peuple de « sauver le pays ». Quoi qu'il en soit, les ténors de l'opposition qui se sont rassemblés au QG du parti Tiako i Madagasikara, à Bel'air Ampandrana, hier, ont une nouvelle fois rejeté les résultats provisoires des élections du 11 décembre, surtout dans la circonscription d'Antananarivo Renivohitra, qui, selon eux, est le haut lieu d'un hold-up électoral.