Madagascar: Pétaudière

Le début de l'année est marqué par des échanges de propos durs et rabaissant entre le camp du pouvoir et celui de l'opposition. Tout a commencé par le message de Noël allusif et incisif du président de la FJKM, qui a visiblement atteint sa cible, à en juger les réactions soupe au lait du camp d'en face. Les commentaires n'ont pas été tendres, le message de Noël a été qualifié d'insolent et de provocation politique. Ironie de l'histoire, le fils du pasteur intrépide a commis un accident mortel de la route le jour de l'an et a été mis en détention provisoire, comme le stipule le code pénal. On applaudit à tout rompre dans l'autre camp, croyant aux vertus du karma.

Réponse du berger à la bergère chez l'opposition où le ton monte et vire à la déclaration de guerre. Il n'y a plus ni respect ni déférence. On tient un langage de bagarreur de rue. L'opposition a du mal à jouer son rôle dans l'échiquier politique. Allant des alliances contre nature, des ambitions déplacées aux positions controversées, en passant par le chacun pour soi, elle finit par se décrédibiliser par ses propres actes. Incapable de trouver des idées valables et de proposer des solutions aux problèmes sociaux, elle se contente de vilipender les actions du gouvernement, qui n'est pas exempt de tout reproche, mais qui réalise ce qui, à ses yeux, représente un programme de développement.

L'opposition constitue une véritable pétaudière où on ignore si elle est gérée par une structure, un organigramme ou s'il s'agit d'une autocratie.

Si le taux de participants aux élections laisse à désirer et diminue comme peau de chagrin, l'opposition y est également pour quelque chose. Tout dépend de la crédibilité des candidats présentés à chaque élection. Les candidats " friperies" qui vont d'un camp à l'autre, qui se présentent à toutes les élections, les candidats indélicats à la recherche d'une immunité pour faire du trafic, les candidats opportunistes... n'arrivent plus à convaincre les électeurs.

Le drame est, qu'aujourd'hui, tout le monde fait de la politique comme tout le monde chante. La politique est un art qui demande du talent, de la passion et de la conviction. La race de politicien des années 60-70-80-90 a complètement disparu. Le renouvellement de la classe politique s'est fait d'elle-même, mais en pire.

L'électorat attend une nouvelle espèce de politiciens pour renouer avec les urnes. C'est le rêve le plus irréaliste qu'il caresse en ce début d'année.

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