Le président de l'Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA), Adama Mbengue exhorte les dirigeants africains, européens et internationaux à prendre conscience de l'urgence de la crise migratoire aux Canaries. Selon lui, il ne s'agit pas seulement de chiffres, mais de vies humaines brisées par la pauvreté, les conflits et des politiques inadaptées. « Il est temps de répondre à cette tragédie par des actions concrètes, ancrées dans la justice et le respect des droits humains », a fait savoir cette organisation non gouvernementale (Ong) dans un communiqué daté du 03 janvier.
Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) exprime sa profonde inquiétude face à la crise migratoire qui frappe les Canaries « En 2024, 46 843 migrants ont atteint cet archipel, soit une hausse de 17,4 % par rapport à 2023. Sur l'ensemble du territoire espagnol, 63 970 arrivées ont été enregistrées par voies maritime et terrestre, marquant une augmentation de 12,5 % par rapport à l'année précédente » a renseigné le communiqué.
Et d'ajouter : « ces chiffres alarmants révèlent non seulement l'intensification des flux migratoires mais aussi des violations flagrantes des droits fondamentaux consacrés par la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Les naufrages répétés, les conditions inhumaines dans les embarcations de fortune et l'absence de protection adaptée pour les migrants illustrent l'échec de la communauté internationale à assurer une migration sûre et digne ».
Dans cette crise, Adha a aussi estimé qu'il y a une responsabilité partagée. Face à ce constat, elle a dénoncé « les gouvernements d'Afrique subsaharienne (en majorité de l'Ouest) qui persistent dans des politiques inefficaces et refusent de changer de paradigmes pour lutter contre la pauvreté, les inégalités sociales, le chômage et l'indifférence envers leurs populations.
Ces fléaux, exacerbés par une mauvaise gouvernance, forcent des milliers de personnes à emprunter des routes périlleuses pour fuir des conditions de vie insoutenables ».Et de condamner également le système des visas appliqué par plusieurs pays occidentaux, qui, en restreignant de manière excessive les voies légales de migration, ressemble davantage à une arnaque institutionnalisée. « Ces politiques coercitives poussent désespérément les populations africaines vers les réseaux de trafiquants, aggravant ainsi la traite des êtres humains », a-t-elle fait savoir.
Adha a aussi appelé à un véritable engagement des États africains, de l'Ouest en particulier, pour s'attaquer aux causes structurelles des migrations forcées, en investissant dans le développement inclusif, l'emploi et l'égalité sociale. ADHA n'a pas occulté dans sa plaidoirie la mise en oeuvre de politiques migratoires justes et d'un système de visas transparent et accessible, afin d'offrir des alternatives légales et sûres et enfin au renforcement des mécanismes de solidarité internationale conformément au droit international humanitaire.