Le Premier président de la Cour suprême, Henri Bouka, qui s'est exprimé le 4 janvier à Brazzaville au nom des corps constitués nationaux et des forces vives de la Nation, lors de la traditionnelle cérémonie d'échange de voeux du Nouvel An avec le couple présidentiel, a salué les succès engrangés par le gouvernement l'année écoulée, appelé la jeunesse à la prise de conscience avant de demander pardon au chef de l'Etat concernant la tenue de la justice congolaise.
Revenant sur le message du président de la République, Denis Sassou N'Guesso, du 28 novembre 2024 devant le Parlement réuni en congrès, sans son volet jeunesse, Henri Bouka a dénoncé le comportement d'une catégorie des jeunes qui se livrent à des actes barbares. Selon lui, la jeunesse, espoir et avenir de demain, ne peut espérer jouer un rôle décisif si elle est à l'origine de tant d'égarements et de tant de maux déplorés.
Il s'agit, entre autres, du grand banditisme, d'assassinats crapuleux, meurtres ignobles, répugnants et révoltants, violences sexuelles, consommation des stupéfiants. Il a averti que face à ces agissements et comportements, si l'on n'y prend garde, cela peut porter un coup fatal à la tranquillité, à la sécurité, au vivre-ensemble, à la liberté conquise de hautes luttes et surtout à la paix retrouvée après les drames vécus.
«Si l'on n'y prend garde, les égarements de notre jeunesse peuvent devenir une question existentielle tant pour la jeunesse elle-même que pour l'Etat et la Nation, d'où le rôle éminemment salvateur des aînés dans leur encadrement », a souligné le premier président de la Cour suprême. Il a, par ailleurs, salué le ressaisissement de certains jeunes qui ont décidé d'abandonner ces comportements déviants qui endeuillent de nombreuses familles, jettent l'émoi dans les grandes agglomérations, portant atteinte à la tranquillité publique et menaçant gravement le vivre-ensemble et la paix civile.
Pour lui, les jeunes n'ont jamais été laissés pour compte de sorte que rien ne peut ni expliquer ni moins encore légitimer l'implication de certains d'entre eux dans les contrevaleurs déplorées actuellement. « Notre jeunesse doit intérioriser, à cet égard, le message du président de la République et revenir aux fondamentaux d'une jeunesse qui, par l'apprentissage et la glorification du travail, quel qu'il soit, se prépare de manière assidue et résolue à jouer demain le rôle que jouent de nos jours les aînés que nous sommes, mais qui sont appelés tôt ou tard à s'en aller. Cette frange de la jeunesse qui se marginalise doit se ressaisir et revenir sur le droit chemin. C'est là une exigence non négociable parce que ni personne ni un groupe de personnes ne peut mettre en péril les valeurs que le peuple souverain du Congo a proclamées dans la loi fondamentale, à savoir la stabilité du peuple », a-t-il poursuivi.
S'approprier le message du président de la République
Concernant les succès réalisés en 2024, sans être exhaustif, Henri Bouka a remercié le chef de l'Etat pour l'équité, la justice sociale. Les réformes sur l'âge d'admission à la retraite, le Smig, le lancement de la Caisse d'assurance maladie universelle sont, a-t-il déclaré, l'expression d'une solidarité plus active.
Quant au rôle de la justice sur le climat des affaires, au regard de l'interpellation du président du Conseil supérieur de la magistrature, Henri Bouka a rappelé qu'il ne s'agit pas de la première fois. Cela devrait constituer, a-t-il dit, pour les magistrats et pour les autres services, le déshonneur parce qu'ils sont coupables d'ignominie d'autant plus que lorsque le père de la Nation dénonce d'une manière récurrente les comportements peu orthodoxes, cela veut dire qu'il est accablé par des dénonciations multiples reçues et bien documentées.
« Cela veut dire qu'il en sait que trop, nous en sommes confus, veuillez nous pardonner Excellence. Cet extrait de votre message a été écouté, nous allons continuer à travailler pour que chacun se l'approprie et en fasse un tangible travail. La justice doit s'inventer et arrêter d'être une justice au sein de laquelle chacun s'ingénie à être nommé. Avant la nomination, place au travail d'élite », a-t-il poursuivi. Il a enfin rappelé que l'éthique et la probité morale sont tributaires de la relation de chacun avec la loi. Beaucoup d'entre les cadres, après avoir été nommés, appliquent la loi de manière sélective, c'est un grand tort au sein de l'Etat de droit, a conclu Henri Bouka.