Dans un contexte politique tendu au Cameroun, le ministre Grégoire Owona se distingue par son appel à l'apaisement face aux tensions entre le gouvernement et les évêques qui ont publiquement demandé le départ du président Paul Biya. Alors que certains membres du régime, comme Paul Atanga Nji et Ferdinand Ngoh Ngoh, envisagent des mesures répressives contre les religieux, Owona plaide pour le dialogue et la non-violence.
Un appel à la modération dans un climat politique tendu
Récemment, plusieurs évêques ont exprimé leur désaccord avec la politique du président Paul Biya, allant jusqu'à réclamer son départ. Parmi eux, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, a déclaré qu'une nouvelle candidature de Biya serait « irréaliste », rappelant que « nous sommes des êtres humains, pas des miracles ». Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré, a quant à lui dénoncé les souffrances des Camerounais, tandis que Mgr Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua, a lancé un appel désespéré pour un changement de pouvoir.
Face à ces prises de position, Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, ont envisagé des mesures coercitives, allant jusqu'à menacer les évêques de garde à vue administrative. Une approche que Grégoire Owona, ministre du Travail, désapprouve fermement.
Grégoire Owona : un plaidoyer pour le dialogue et la non-violence
Dans un message public, Grégoire Owona a rappelé l'importance de respecter les libertés démocratiques, même lorsque les critiques sont vives. Il a souligné que les prises de position des évêques, bien que parfois virulentes, s'inscrivent dans un cadre de débat démocratique instauré sous le régime de Paul Biya. « Ne soyons pas violents envers les évêques, même quand ils font l'apologie du diable », a-t-il déclaré, rappelant que le président est opposé à la violence sous toutes ses formes.
Owona a également appelé à l'introspection, reconnaissant que des « égarements et insuffisances » ont pu exister du côté du gouvernement. Il a invité ses collègues à « retourner aux sources » et à corriger les erreurs passées, notamment en matière de lutte contre la corruption et de promotion des droits de l'homme.
Un message de conciliation dans un contexte polarisé
Le ministre du Travail a conclu son message par un appel à la sérénité et au dialogue : « Débattons, ne nous battons pas », a-t-il écrit, reprenant les mots de Paul Biya. Il a également rappelé les enseignements catholiques sur la miséricorde et la colère, invitant les évêques à ne pas se laisser guider par des émotions négatives.
Cette position modérée de Grégoire Owona contraste avec celle des « faucons » du régime, qui prônent une réponse ferme aux critiques. Elle reflète également les divisions au sein du gouvernement camerounais, alors que le pays traverse une période de tensions politiques et sociales.
Alors que les critiques envers le régime de Paul Biya se multiplient, la position de Grégoire Owona apparaît comme une voix de raison dans un débat souvent polarisé. En appelant à la non-violence et au respect des libertés démocratiques, il rappelle l'importance du dialogue dans un contexte où les tensions risquent de s'exacerber. Reste à savoir si son message sera entendu par les tenants d'une ligne plus dure au sein du gouvernement.