Ils étaient nombreux parmi les membres du public à croire que lors de son intervention dans la soirée du 1er janvier 2025, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, allait décréter le vendredi 3 janvier jour férié dans la pure tradition britannique. C'est-à-dire l'attribution d'un tel statut à un jour initialement censé être un jour ouvrable. Raison évoquée : le fait que cette journée intervient entre les fêtes du Nouvel an et le 2 janvier et la venue d'un week-end. Ce qui n'a pas été le cas. Quel a été l'impact de ce vendredi 3 janvier sur le sens de la responsabilité des fonctionnaires à placer l'intérêt du pays comme la priorité des priorités ?
La moyenne du taux de présence enregistré auprès de 71 des 73 entités ciblées, comprenant ministères et départements, a été de 64 %. Les membres du personnel du Bureau du Premier ministre ont donné l'exemple qui, avec un taux de présence de 81 %, se situent parmi les organisations où le taux de présence a été des plus élevés. Pour le ministre de la Fonction publique, Raj Pentiah, il faut donner du temps au temps pour que les fonctionnaires mauriciens fassent comme leurs homologues britanniques lorsqu'il faut honorer de leur présence au travail un jour où l'option férié a tendance à s'imposer. Pour lui, en tant que ministre, il est de son devoir de donner l'exemple par rapport à l'importance qu'il faut attacher à son devoir envers l'État.
«Je rentre au bureau le plus tôt possible vers les 8 h 30, évitant ainsi l'impact de la circulation routière sur le mouvement des véhicules et je quitte les lieux le plus tard possible. Je travaille le samedi car il y a trop à faire. Lorsqu'on est fonctionnaire, il faut être disposé à faire la démonstration de son attachement à des devoirs. C'est le principe qui m'a toujours guidé dans l'exercice de mes responsabilités, que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public où j'ai été affecté. Il faut tirer les leçons des circonstances de la vie. Si, à l'avenir, nous nous retrouvons dans une situation où le recours à un jour férié aura plus de bienfait que le maintien de jour ouvrable à une date quelconque, en tant cas, dans les circonstances actuelles, le Premier ministre a bien fait comprendre la raison qui l'a incité à ne pas convertir ce vendredi 3 janvier en un jour férié. Ç'aurait été un mauvais message dans un pays dont la situation financière exige de tout faire pour permettre au pays d'avancer», a dit Raj Pentiah.
Dans un message sur sa page Facebook, Anil Baichoo, ministre de la Santé, n'a pas manqué de saluer les fonctionnaires qui, en ce vendredi 3 janvier, ont fait la démonstration de l'importance qu'ils attachent à leur travail. «Votre sens de l'engagement et votre détermination à tout faire pour fournir les résultats qu'on attend de vous», a-t-il indiqué, «sont une posture qui constitue l'épine dorsale du succès recherché par notre nation. Point n'est besoin de souligner combien je souhaite que vous repreniez vos responsabilités avec des énergies renouvelées.»
Sur la liste des plus hautes performances, on retrouve, la Civil Aviation avec 93 % de présence, le Bureau de l'Audit (90 %), le service pénitentiaire (89 %), le Trésor (86 %), le Bureau de la présidence (82 %), le Bureau du Premier ministre (81 %) et le Transport (80 %). Au bas du tableau figurent le Bureau du Directeur des poursuites publiques et le Forensic Science Laboratory (38 %), les Arts et la culture (43 %), le judiciaire et le Health & Wellness H/O (45 %), l'Education Zone 2 (47 %) et le Labour and Industrial Relations CCM (49 %).