Ile Maurice: L'art de transformer les mots en puissance

À 26 ans, Géraldine Baptiste, habitante de Roche-Bois et enseignante de profession, s'est imposée comme une voix prometteuse dans le slam. Cette passionnée d'écriture trouve dans les mots un refuge, une forme d'évasion, mais aussi un puissant outil pour aborder des thématiques personnelles et sociales.

Un début guidé par une amie

C'est en 2019 que Géraldine fait ses premiers pas dans le slam. Une amie l'encourage à participer à une compétition organisée par Nin's sur le thème de la féminité. Depuis, elle n'a jamais cessé de poser ses mots sur scène. Pour elle, le slam va au-delà des rimes et des textes : «Pa zis enn text ek enn seri rim, li enn lavwa san tapaz ki fer eko lor enn bout paz», dit-elle. L'écriture lui permet de se libérer des émotions négatives et de créer des univers où tout devient possible. À travers des textes engagés et souvent poignants, elle raconte ses expériences personnelles, notamment son combat et son acceptation du vitiligo, une condition qui a marqué son adolescence.

Slam et vitiligo : transformer une différence en force

Atteinte de vitiligo depuis l'âge de 14 ans, Géraldine a vécu des années marquées par les regards et les critiques. Aujourd'hui, elle affirme avoir fait la paix avec cette différence : «Maintenant avec du recul, je me suis acceptée et je le vis bien.» Elle a écrit un texte sur le vitiligo pour partager son parcours et inspirer d'autres personnes à s'accepter. Elle le qualifie même comme «un des plus vieux amis», qui l'accompagne depuis une décennie. Géraldine a également marqué les esprits avec son texte Ti Fam Kaba, inspiré de faits réels liés aux superstitions à Maurice ; et un autre dénonçant les dérives des paroles de certaines chansons modernes. Enseignante, elle regrette que la jeunesse mémorise plus facilement des paroles vulgaires que des notions fondamentales comme les tables de multiplication. «L'éducation est la clé pour devenir une meilleure version de soi-même», insiste-t-elle, appelant à un retour à des contenus artistiques plus enrichissants et motivants.

Un parcours marqué par des expériences uniques

Le slam a permis à Géraldine de voyager et de se produire sur des scènes prestigieuses, dont le Koktèl Fonnkèr à Rodrigues, qu'elle décrit comme l'une de ses meilleures expériences. Lors de cet événement, elle a présenté un texte retraçant l'histoire de son grand-père chagossien et a rendu hommage aux militantes pour le droit de retour sur l'archipel des Chagos. Ce texte, mêlant histoire personnelle et dénonciation sociale, a touché le public.

Pour 2025, Géraldine espère continuer à faire entendre sa voix à travers des scènes de slam, des ateliers, et pourquoi pas, publier un recueil ou un roman. Passionnée par l'exploration de la psyché humaine, elle aspire à approfondir cette quête dans ses écrits. «L'écriture restera mon sport préféré», confie-t-elle avec un sourire.

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