Il a pris les commandes des Casernes centrales depuis le 15 novembre. Dans son message adressé à la force policière quelques jours après sa nomination, le commissaire de police (CP) Rampersad Sooroojebally s'est dit déterminé à élever la Mauritius Police Force (MPF) à un haut niveau de professionnalisme grâce à son expérience passée. Le CP a aussi donné l'assurance qu'il serait attentif aux idées et propositions des policiers, affirmant croire en la philosophie «qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un titre ou grade pour être un leader».
Toutefois, sa tâche s'annonce lourde, avec des agents ayant plusieurs doléances pour améliorer leurs conditions de travail et leur bien-être. Les policiers souhaitent, une fois pour toutes, avoir un CP à l'écoute de leurs griefs. «Il est là depuis environ un mois. Nous nous attendons à ce qu'il y ait une amélioration cette année. Mais la question que l'on se pose toutefois est : sera-t-il à notre écoute et accordera-t-il une attention particulière à nos doléances, surtout qu'il est là sur une base contractuelle ?», relate un agent.
La liste des griefs des policiers, disent-ils, est longue depuis des décennies. «Nous souhaitons un entretien adéquat des infrastructures. Certains bâtiments et postes de police se trouvent dans un état déplorable, avec des toilettes impraticables et des équipements de base insuffisants. Certains postes sont infestés de punaises. Des postes de police sont non climatisés et même sans ventilateurs. Une meilleure répartition des tâches est également essentielle. La charge de travail doit être répartie équitablement pour éviter la surcharge de certains agents et garantir un fonctionnement optimal de l'ensemble du système», confient nos interlocuteurs.
«Ena divizion pe fer diktatir, gard pa pe gagn konze kouma bizin. Pe bizin raport sik, ena foi pe retrouv shift kot 15 gard sick enn sel coup», confie un agent. Le double pay pour les grades de chef inspecteur à monter se fait toujours attendre, selon des sources. Un agent indique que le nouveau CP doit également s'occuper des policiers qui travaillent toujours loin de leur domicile à la suite de transferts punitifs. «Ena gazetted officer pa pe kapav vinn attend case kan pe gagne akoz tro loin ar zot lakaz», confient d'autres sources.
Les policiers, malgré leurs griefs, ont été sur tous les fronts ces dernières semaines pour assurer la discipline mais surtout la sécurité du public.
Les policiers demandent une réforme des processus administratifs pour les rendre plus fluides, en remplaçant des méthodes archaïques par des solutions technologiques adaptées. Selon eux, ces mesures permettraient non seulement de motiver les agents, mais aussi d'améliorer l'image et l'efficacité de la force policière dans sa mission de service de la population. Outre les policiers qui attendent beaucoup de l'arrivée du nouveau CP, le public souhaite voir une police indépendante.
Rampersad Sooroojebally se retrouve également avec plusieurs dossiers brûlants, dont l'affaire Kistnen et les Moustass leaks. Pour l'instant, la frustration persiste et le sentiment qu'une section de policiers est toujours protégée demeure. «Enn lexamp flagran nou a pe trouve : l'ACP Rajaram toujours dans CCID alor ki ena enn lavoi atribie a li pe komplote dan zafer Moustass leaks» ek enn lavoi vatribie a avoue Sharmila Sonah-Ori. Me kifer li touzour la alor ki ena lanket dan zafer Missie Moustass ? eski pena risk interferans ? Eski pe protez li ? Si ti enn ti gard, ti pou fini transfer», se demandent des policiers.
Une grosse majorité de policiers réclame davantage de méritocratie et moins de favoritisme envers les petits copains. Pour eux, le chemin sera long pour relever ces défis et instaurer un climat de confiance et de justice pour tous. Entre-temps, nos agents ont été très présents aux côtés de la population pendant cette période de fêtes.