Le dimanche 5 janvier 2025, un nouvel homme d'Église a rejoint le mouvement croissant des voix religieuses appelant au départ du président Paul Biya. Il s'agit du Père Albert Legrand, curé de la paroisse Saint Mathias de Foto dans l'Ouest du Cameroun. Lors de son homélie, il a clairement demandé une alternance politique, comparant la situation à un match de football où les joueurs fatigués doivent être remplacés. Cette déclaration s'inscrit dans une série de prises de position récentes des évêques camerounais, qui réclament un changement de régime à l'approche des élections de 2025.
Un appel clair à l'alternance
Dans son homélie, le Père Albert Legrand a utilisé une métaphore sportive pour illustrer son propos. « Pensons à l'alternance. À un moment donné, il faut laisser la place à quelqu'un d'autre », a-t-il déclaré. Il a ensuite comparé la situation politique à un match de football : « Vous ne jouez pas souvent au football ? Je pense qu'à plusieurs reprises, on a changé des joueurs, non ? Kylian Mbappé, quand il est fatigué, on le remplace, non ? »
Ces propos, directs et sans équivoque, ont été accueillis avec enthousiasme par les fidèles présents. Le message est clair : Paul Biya, au pouvoir depuis 42 ans, doit laisser la place à une nouvelle génération de dirigeants.
Une vague de critiques venant de l'Église
Le Père Albert Legrand n'est pas le premier homme d'Église à critiquer ouvertement le régime de Paul Biya. Ces dernières semaines, plusieurs évêques et responsables religieux ont appelé à un changement de leadership, dénonçant la stagnation politique et les défis socio-économiques auxquels fait face le Cameroun.
Ces prises de position marquent un tournant dans les relations entre l'Église et l'État. Traditionnellement neutres, les hommes d'Église semblent désormais déterminés à jouer un rôle actif dans la vie politique du pays, en encourageant les citoyens à exiger des réformes et une alternance au sommet de l'État.
Paul Biya : 43 ans de pouvoir
Paul Biya, âgé de 92 ans, est au pouvoir depuis 1982, ce qui fait de lui l'un des chefs d'État les plus anciens au monde. Son long règne a été marqué par des périodes de stabilité, mais aussi par des critiques croissantes concernant la corruption, les inégalités sociales et la gestion des crises, notamment dans les régions anglophones.
Alors que le Cameroun s'approche des élections de 2025, de nombreux citoyens et observateurs estiment qu'il est temps pour Biya de passer le flambeau à une nouvelle génération de leaders.
Les réactions à cet appel
Les déclarations du Père Albert Legrand ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, où les hashtags #Alternance2025 et #PèreAlbertLegrand ont rapidement trendé. De nombreux Camerounais ont salué son courage et sa lucidité, tandis que d'autres ont critiqué cette intrusion de l'Église dans le domaine politique.
Pour beaucoup, cet appel est un encouragement à s'engager davantage dans la vie politique et à exiger des comptes de leurs dirigeants. « L'Église a enfin compris qu'elle ne peut plus rester silencieuse face aux souffrances du peuple », a commenté un internaute.
Les enjeux des élections de 2025
Les élections de 2025 sont perçues comme un moment crucial pour l'avenir du Cameroun. Le pays est confronté à de nombreux défis, notamment la crise dans les régions anglophones, la pauvreté, le chômage et la corruption. Pour les hommes d'Église comme le Père Albert Legrand, ces élections représentent une opportunité unique de tourner la page et d'engager des réformes profondes.
L'appel du Père Albert Legrand à l'alternance politique marque un tournant dans les relations entre l'Église et l'État au Cameroun. En exhortant les fidèles à réfléchir à l'avenir du pays et à exiger un changement de leadership, il envoie un message clair : le temps de Paul Biya est révolu.
Alors que le Cameroun s'approche d'un virage décisif de son histoire, ces paroles rappellent l'importance de faire des choix éclairés et responsables lors des prochaines élections. Reste à savoir si cet appel sera entendu et si les Camerounais saisiront cette opportunité pour construire un avenir meilleur.