Dans une lettre ouverte adressée à tous les chefs traditionnels du Cameroun, le Pr Aimé Bonny, cardiologue en exil, lance un appel poignant à la mobilisation générale contre le régime de Paul Biya. Il exhorte ces gardiens de la tradition et de la dignité du peuple camerounais à jouer un rôle clé dans la lutte pour la survie et la restauration de la nation. Cette lettre, empreinte d'urgence et de gravité, s'inscrit dans un contexte où les voix critiques du régime se multiplient, notamment celles des hommes d'Église et des leaders traditionnels.
Un appel à la mobilisation des chefs traditionnels
Le Pr Aimé Bonny commence sa lettre en soulignant l'importance des chefs traditionnels en tant que garants du sacré et de la dignité du peuple camerounais. « Qui mieux que les chefs traditionnels pour faire barrage à la déshumanisation perpétuelle que nous inflige le régime de Paul Biya ? », interroge-t-il. Il les appelle à emboîter le pas des hommes d'Église, qui ont déjà pris position contre le régime, et à agir pour que Paul Biya quitte définitivement le pouvoir.
Il rappelle que ces chefs, en 1982, avaient soutenu Paul Biya en lui offrant leurs ngrimbas (symboles de légitimité et de pouvoir traditionnel). Aujourd'hui, il leur demande de reprendre ces ngrimbas au nom du peuple, signifiant ainsi la fin de leur soutien au président.
Un rôle historique à jouer
Le Pr Bonny insiste sur le rôle crucial que les chefs traditionnels doivent jouer dans ce combat pour la survie du peuple camerounais. Il cite notamment le Sultan des Bamoun, le Chef Sokoudjou, ainsi que les chefs Sawa, Bassa, Éton et Bamiléké, dont l'engagement envers leur communauté est reconnu.
« L'histoire retiendra votre rôle dans ce combat pour la survie du peuple camerounais », écrit-il, les encourageant à agir avec courage et détermination. Pour lui, ces leaders traditionnels ont le pouvoir de catalyser un changement politique en retirant leur légitimité au régime actuel.
Un contexte de crise politique et sociale
Cette lettre intervient dans un contexte de crise politique et sociale au Cameroun. Le pays est confronté à de nombreux défis, notamment la crise dans les régions anglophones, la pauvreté, la corruption et un régime accusé de déshumanisation et d'échec.
Le Pr Bonny rejoint ainsi les voix de plus en plus nombreuses, y compris celles des évêques et autres leaders religieux, qui appellent à un changement de leadership. Il souligne que le temps est venu pour les chefs traditionnels de prendre position et de défendre les intérêts du peuple.
Pour de nombreux Camerounais, cet appel est un encouragement à s'unir et à exiger des comptes de leurs dirigeants. « Les chefs traditionnels ont un rôle crucial à jouer dans la lutte pour la démocratie et la justice », a commenté un internaute.
La lettre ouverte du Pr Aimé Bonny aux chefs traditionnels du Cameroun est un appel poignant à l'action. En les exhortant à retirer leur soutien au régime de Paul Biya, il espère catalyser un changement politique et restaurer la dignité du peuple camerounais.
Alors que le pays s'approche d'un virage décisif de son histoire, ces paroles rappellent l'importance de la mobilisation collective et du rôle des leaders traditionnels dans la lutte pour un avenir meilleur. Reste à savoir si cet appel sera entendu et si les chefs traditionnels prendront les mesures nécessaires pour défendre les intérêts de leur peuple.