Au terme de trois jours de violents affrontements avec l'armée congolaise et les milices locales wazalendo dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, les rebelles du M23 se sont emparés du chef-lieu de la région, samedi 4 janvier. La chute de cette ville-clé située à environ 80 kilomètres à l'ouest de Goma a conduit à un déplacement massif de population.
La prise de la ville-clé de Masisi, principal centre administratif du territoire du même nom, par le M23 est intervenue samedi 4 janvier en début d'après-midi, à l'issue d'intenses combats avec les FARDC et les milices armées locales wazalendo qui appuient les soldats congolais contre le mouvement rebelle.
Avant de s'achever par la chute du chef-lieu du territoire de Masisi, les affrontements s'étaient concentrés, dans la matinée, dans deux autres localités situées à proximité, Lushebere et Kahongole. « Il y a eu des affrontements entre le M23 et les FARDC chez nous, à Lushebere, entre 10h et 12h30, racontent cet habitant qui a vécu l'avancée des rebelles. Ensuite, les wazalendo et les soldats congolais se sont repliés, et le M23 a pris la cité avant de descendre à Masisi »
« Un coup fatal pour la République »
Confirmée de sources sécuritaires et hospitalières, la prise de Masisi par le M23 fait maintenant craindre à beaucoup une catastrophe humanitaire. C'est par exemple le cas de Telesphore Mitondeke, rapporteur de la société civile congolaise, qui s'inquiète notamment des déplacements massifs de populations. « Une part importante de la population s'est enfuie dans diverses directions. Certains ont même pris la direction de l'agglomération de Walikalé [où le M23 a également mené une offensive de grande envergure au mois d'octobre, NDLR], explique celui-ci avant de poursuivre : Il s'agit, quoi qu'il en soit, d'un coup fatal pour la République parce que Masisi, c'est un chef-lieu de territoire. »
Si l'armée congolaise n'a pas encore réagi à la chute de Masisi, les rebelles du M23 n'ont, eux, pas tardé à revendiquer la prise de la ville sur leur compte X.
Quant aux wazalendo, ils ont répondu à ce revers en déclarant avoir repris plus de cinq villages contrôlés par la rébellion dans la même zone.