Dans son message de voeux, publié à l'occasion de la traversée pour la nouvelle année, Germain Kambinga, Président du parti politique Le Centre, demande au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de privilégier, sans tarder, en 2025, des mesures courageuses pour accélérer le processus de développement de la RDC. Il a avancé des pistes efficaces pour des solutions durables aux maux ayant longtemps rongé le pays.
Pour une paix totale
En premier lieu, Germain Kambinga met l'accent sur la paix. Il invite, en effet, le Chef de l'Etat à convoquer, cette année, un cadre de réflexion à l'échelle nationale en vue de recueillir, a-t-il dit, les contributions des acteurs majeurs de la sphère politique du pays, mais également des officiers supérieurs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) admis à la retraite.
« 2024 est derrière nous. C'était une année électorale. Malgré les menaces qui pesaient sur notre pays, nous avons réussi un processus électoral qui a permis que nous ayons un Président qui préside, un Gouvernement qui gouverne et un Parlement qui légifère. Toutefois, pour chaque congolais, face à sa conscience, l'avenir est encore une menace. Le combat qui doit être celui de ceux qui nous dirigent est de faire en sorte que l'avenir soit une espérance. Ce n'est pas facile, car nous avons cette épine dans notre pied. Cette épine, c'est la guerre.
La guerre qui handicape le processus de normalisation du fonctionnement de notre Nation, la guerre qui empêche notre essor économique. Nous sommes un pays avec de fortes dotations en ressources humaines, en sol. Nous avons un sous-sol riche. L'avenir de l'humanité se joue en République Démocratique du Congo... Nous avons tout pour nous développer...
La guerre est un problème. La guerre est le principal frein à notre processus de développement. Ce qui pose fondamentalement problème dans pays, c'est que nous avons une guerre qui nous est imposée par le Rwanda, une guerre qui handicape notre processus de développement, une guerre qui est accompagnée et acceptée par des officines internationales qui ont transformé la République démocratique du Congo, par des raccordements frauduleux, en une source bon marché des matières premières stratégiques. Tant que le Congo ne va pas considérer la guerre comme une priorité stratégique, nous ne trouverons pas de solution », souligne l'ancien Ministre de l'industrie.
Selon lui, le moment est venu pour une mobilisation totale pour la paix, insistant sur la nécessité de recourir à l'expertise des grands officiers de l'armée admis à la retraite.
« Nous proposons au Président de la République de prendre le courage de convoquer une réflexion stratégique et nationale sur la sécurité intérieure. Comment restructurer le fonctionnement de notre pays au regard de cet impératif. Nous voulons que nos services de sécurité soient au diapason de cette problématique... Connaître le Rwanda, c'était une de nos fortes propositions d'il y a dix ans.
Et, c'est toujours d'actualité. Combien parmi nous connaissent l'ennemi ? Combien de congolais connaissent cet ennemi. Etudions le Rwanda, étudions notre ennemi... Réunissez, Monsieur le Président de la République, les Généraux retraités de l'époque de Mobutu, de M'zee et de votre Prédécesseur. Je ne pense pas qu'ils vous trahiront. Les Généraux comme Etumba, Olenga, Baramoto et tant d'autres qui ont une connaissance et du Rwanda historique et du Rwanda actuel... Prenons cette guerre comme une des priorités », indique-t-il, dans son message.
Soutien total à la réforme constitutionnelle
Par la suite, Germain Kambinga a réitéré son accord pour une réforme constitutionnelle en RDC, en vue de mettre en place un modèle de la loi fondamentale adapté aux réalités du pays. « L'année 2025 va être également une année pour le courage d'une Nation de se reformer. La réforme constitutionnelle qui pourrait aboutir en 2025 est une réforme essentielle. Des conceptions de l'Etat et de la Société s'opposent généralement de façon erronée dans les débats congolais... Une Constitution qui n'est pas un instrument de développement ne sert à rien », conseille Germain Kambinga.
Il plaide également pour une réforme du Gouvernement dans l'optique de consacrer une gestion axée sur les résultats.
« Avant même de penser à une réforme de l'efficacité de l'Etat, il faut une réforme du Gouvernement parce que celui-ci est la cheville ouvrière qui met en application la vision du Chef de l'État au quotidien... Le Gouvernement doit être réformé dans sa manière de se construire, de fonctionner. Il faut imaginer une approche dans laquelle il y a la politique et la compétence. Si on veut sortir du populisme, si on veut des résultats socioéconomiques », insiste, dans son message de voeux, Germain Kambinga, visionnaire du regroupement politique « Le Centre ».