Madagascar: Fêtes de fin d'année - Baisse du chiffre d'affaires des commerçants

De nombreux commerçants se plaignent parce qu'ils ont enregistré une baisse de leurs chiffre d'affaires durant les fêtes de fin d'année.

Comme chaque année, le mois de décembre est la saison propice pour réaliser les meilleures ventes. Mais cette fois-ci, les commerçants ont bel et bien constaté une nette dégradation du pouvoir d'achat des consommateurs. « Auparavant, nous enregistrions une recette journalière moyenne de l'ordre de 40 000 Ar à 50 000 Ar en commercialisant des jouets en peluche que les gens peuvent offrir comme cadeaux à l'occasion des fêtes de Noël ou de Nouvel An. Cette fois-ci, on a eu du mal à vendre même une seule pièce en une journée. Les visiteurs de notre stand n'ont plus les moyens de s'en procurer. Ils n'ont plus qu'un budget moyen de 10 000 Ar à consacrer aux jouets en peluche. Certains ne prévoient que 30 000 Ar alors qu'ils veulent acquérir un gros nounours d'une valeur de 80 000 Ar », a témoigné Mme Holy, une commerçante au marché d'Analakely.

Produits de luxe

Quant aux boissons alcoolisées, cela devient également un produit de luxe même pour les personnes qui y sont addictives. « L'an dernier, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de l'ordre de 5,4 millions d'ariary, mais cette fin d'année 2024 a été une catastrophe. Nous n'avons pu écouler que la moitié de nos produits. Nous avons dû fermer très tôt, soit vers 19 heures et non à l'aube car les clients n'étaient pas au rendez-vous », a raconté Mme Claudine, responsable d'un épi-bar à Tsaralalàna.

Ce n'est pas tout ! Même les bouchers ont fait savoir que les viandes de boeuf et de porc ainsi que les saucisses étaient boudées par les consommateurs et sont qualifiés de produits de luxe. « Seule une infime partie des clients consacrent un budget pour acheter 2 à 4 kg de viande afin de préparer les fêtes de fin d'année mais la plupart de nos clients se procurent 1/4 kg voire même le demi d'un quart, soit 125g. C'est encore pire pour les volailles car leur prix n'est pas à la portée de toutes les bourses », a expliqué un boucher de la Capitale.

Grande affluence

Force est pourtant de remarquer qu'une grande affluence de personnes est observée sur le marché d'Antananarivo à l'approche des fêtes de fin d'année, surtout le jour avant l'arrivée de la fête de Noël ou de Nouvel An. « Cela ne veut rien dire. Ils viennent tout simplement en groupe ou en famille pour regarder les nouveautés sur le marché, et ce, peut-être pour le plaisir ou bien parce que c'est sur leur chemin. Certes, ils demandent les prix de certains articles mais ils n'achètent pas du tout. Certains ne font qu'essayer des vêtements ou des chaussures neuves mais après ils s'en vont en disant que les articles ne sont pas à leur portée en raison de leur cherté. Cependant, nous n'avons jamais révisé à la hausse les prix de nos produits », ont affirmé les commerçants.

Parlant des jouets pour les enfants à l'occasion de la fête de Noël, les parents misent plutôt sur les articles à petit prix proposés par les marchands de rue. De nombreux parents peuvent se procurer des jouets de grande valeur dans les grandes surfaces car leurs entreprises leur offrent des bons d'achat à titre de cadeaux pour leurs enfants. « On est obligé d'acheter dans ce grand magasin car la société dans laquelle mon mari travaille nous a donné un bon d'achat qui y est uniquement valable alors que ma fille de 10 ans préfère un autre jouet ailleurs », a confié la maman de Tsiaro.

Survie

Face à l'effritement du pouvoir d'achat de la population tananarivienne, l'on se demande ainsi si les gens s'approvisionnent plutôt en produits de première nécessité. Mais les commerçants détaillants de ces denrées alimentaires racontent que les clients ne peuvent pas en acheter en grande quantité même durant les périodes de fêtes de fin d'année. « La plupart d'entre eux achètent le riz, entre autres, en « kapoaka » et non en kilo. Ils n'achètent que la variété locale si auparavant le riz de luxe était le plus prisé. Même les restaurateurs préfèrent acheter le « vary gasy » pour faire du riz cantonnais étant donné que la variété « Makalioka » n'est plus à la portée des consommateurs. C'est pourquoi, nous réalisons le même chiffre d'affaires même durant la période des fêtes », a témoigné un épicier. Tout cela témoigne que la majorité des ménages, même en milieu urbain, se trouvent en difficulté et luttent contre leur survie.

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