Aux Comores, durant la campagne pour les élections législatives 2025, une des grandes lignes de communication du pouvoir est sa volonté de donner une plus grande place à la jeunesse. Le président Azali Assoumani a souligné que le dernier remaniement gouvernemental, loin d'être une sanction envers l'équipe sortante, est un choix stratégique : confier des responsabilités à des jeunes qu'il qualifie d'expérimentés, dynamiques et compétents. Une jeunesse qu'il s'engage à accompagner dans la mise en oeuvre des projets du « plan Comores » émergent. Cependant, cette approche suscite des avis partagés au sein de la population.
« Un jeune, un emploi » fut le slogan d'Azali Assoumani en 2016. Aujourd'hui, loin des statistiques, le pouvoir en place aux Comores se félicite d'avoir ouvert la voie à une nouvelle génération de responsables.
Mohamed Mroudjaé, qui travaille dans l'administration, salue une initiative qu'il qualifie d'historique : « Cette politique est à saluer. Et moi, en tant que jeune, je ne peux que l'embrasser. J'aimerais que cela se concrétise davantage pour que cette jeunesse ait vraiment l'occasion de montrer ce qu'elle vaut. De même, la jeunesse doit pleinement saisir ces occasions et être à la hauteur des attentes placées en elle. »
Pourtant, certains restent sceptiques face à cette stratégie. Mdahoma Mohamed Salim, membre fondateur d'une association de lutte contre la corruption, pointe du doigt une contradiction : « Moi, je ne vois pas de quelle jeunesse on parle ici, parce que si on veut bien commencer par les gens qui vont concourir aux différentes élections, eh bien la plupart des candidats ont plus de 45 ans. Si on veut aussi en voir aux différents postes de responsabilités au niveau du gouvernement, la plupart ont pourtant plus de 40 ans. Donc, j'aimerais bien comprendre de quelle jeunesse on parle ici. »
Pour d'autres, l'âge ne devrait pas être un critère de réussite, car certaines personnes, bien qu'ayant été nommées à des postes à responsabilité, n'ont pas su être à la hauteur. Pour eux, ce n'est pas l'âge qui devrait déterminer l'accès aux postes de responsabilité, mais plutôt les compétences, la capacité à assumer efficacement ces rôles et surtout l'égalité des chances pour tous les Comoriens.
Le premier tour des élections législatives aura lieu le 12 janvier 2025.