L'Assemblée générale des Nations Unies a entériné, le 19 décembre 2024, le retrait du Sénégal et du Cambodge de la liste des Pays les Moins Avancés (PMA). Cette décision, prise par le Conseil économique et social (CES) des Nations Unies, marque une étape importante dans le cheminement de ces deux pays vers le développement durable.
Déclassifiés de la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA) le 19 décembre 2024 par le Conseil économique et social, conformément aux recommandations du Comité des politiques de développement, le Sénégal et le Cambodge viennent de franchir une étape majeure de leur histoire, reconnue par la résolution 79/230 du Conseil économique et social des Nations Unies.
Le retrait du Sénégal et du Cambodge de la liste des Pays les Moins Avancés (PMA) constitue une date marquante de l'histoire économique et sociale de ces deux pays. Toutefois, une période de transition de cinq ans leur a été accordée afin d'assurer une sortie progressive et harmonieuse de cette catégorie. Pour accompagner cette transition, la résolution 79/230 invite le Sénégal à élaborer une stratégie nationale spécifique, en collaboration avec les organismes des Nations Unies ainsi que ses différents partenaires commerciaux et de développement bilatéraux, régionaux et multilatéraux.
Les agences des Nations Unies, ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux, joueront un rôle clé dans cet accompagnement. L'objectif est d'atténuer les impacts liés à la réduction de l'accès aux financements concessionnels et de mieux préparer ces pays aux défis mondiaux, tels que les changements climatiques ou les fluctuations économiques.
Le Sénégal et le Cambodge face aux nouveaux défis
Ce reclassement, bien que salutaire et stratégique, entraînera de facto la fin des privilèges et soutiens spécifiques accordés aux PMA, parmi lesquels l'accès préférentiel aux marchés internationaux et les financements concessionnels. En clair, le Sénégal et le Cambodge devront s'intégrer dans l'économie mondiale sans filet, en adoptant une posture « compétitive et proactive ».
Cette avancée, qui sera effective après une période transitoire de cinq ans, marque, selon l'ONU, « un événement capital » qui signifie que le Sénégal « a bien progressé vers la réalisation d'au moins une partie de ses objectifs de développement ».
L'ONU précise que cette sortie du groupe des PMA devra se faire sans perturber les programmes de développement en cours. L'organisation prend en compte les défis auxquels le Sénégal reste confronté, notamment les effets de la pandémie de Covid-19 et des changements climatiques sur la sécurité alimentaire, énergétique et la stabilité des marchés.
En quittant, sous réserve, la catégorie des PMA, le Sénégal indique clairement qu'il a réussi à améliorer son développement économique, social et institutionnel au point de répondre à des critères plus élevés en termes de revenu, de capital humain et de résilience économique. Cela lui permet d'être retiré de cette catégorie et de passer à un statut de pays en développement ou émergent. Cette évolution reflète une amélioration significative de son niveau de développement.
Notons que, précédemment, plusieurs pays ont accompli ce même progrès : le Botswana (1994), le Cap-Vert (2007) et la Guinée équatoriale (2017) ont eux aussi quitté la liste des PMA, reflétant des avancées notables en matière de développement.