L'économie malgache est confrontée à une inflation galopante, marquée par une hausse générale et soutenue des prix. Cette tendance s'aggrave depuis quelques années.
Selon les récentes données publiées par l'INSTAT (Institut national de la statistique), l'inflation moyenne pour les trois premiers trimestres de 2024 par rapport à ceux de 2023 s'établit à 9,9%. Dans le détail, les prix des produits de première nécessité (PPN) ont augmenté de 10%, ceux des produits alimentaires et boissons non alcoolisées de 12%, tandis que les coûts des transports ont grimpé de 11,2%.
Les autres secteurs ne sont pas en reste : la santé affiche une hausse de 5,7%, la communication de 5,2%, l'énergie de 8,3%, et l'ameublement ainsi que l'équipement ménager enregistrent une augmentation spectaculaire de 18,1%. Cette hausse des prix, loin d'être un événement isolé, s'inscrit dans une tendance observée depuis 2020. Les chiffres de l'INSTAT montrent une augmentation progressive de l'inflation moyenne, passant de 4,1% en 2020 à 5,8% en 2021, puis à 8,2% en 2022. En 2024, la barre des 9% est désormais franchie, à un niveau proche des 10%, et la situation pourrait empirer.
Causes multiples
La flambée des prix des denrées alimentaires illustre parfaitement cette dynamique. Le kilo de riz, qui se vendait entre 2 700 et 3 200 ariary au début du second semestre 2024, atteint aujourd'hui entre 3 600 et 4 000 ariary. Le sucre avoisine les 5 000 ariary le kilo, et l'huile en vrac se négocie à près de 10 000 ariary le litre sur les marchés de la capitale. Les produits importés et les denrées comme la viande et le poisson ont également subi des hausses importantes, ce qui pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages. Plusieurs facteurs expliquent cette inflation galopante.
Outre les perturbations climatiques qui ont des impacts importants sur les prix des produits agricoles, la hausse des coûts de transport liée à la dégradation des routes - et alimentée par une hausse en vue des prix des carburants - joue également un rôle central. Les coupures récurrentes d'électricité qui affectent les activités des industries locales contribuent à l'augmentation des coûts de production. De plus, les fluctuations des prix mondiaux des matières premières et des produits alimentaires, combinées à une faiblesse structurelle des chaînes d'approvisionnement, accentuent les pressions inflationnistes.
Perspectives incertaines
Si l'on se fie à la conjoncture actuelle, l'inflation pourrait continuer à augmenter d'ici la fin de l'année. L'impact de la hausse des prix de carburant - évoquée récemment par les médias - pourrait se répercuter rapidement sur les coûts des biens et services. Les consommateurs, déjà fragilisés par les hausses précédentes, risquent de faire face à des conditions encore plus difficiles. Les analystes économiques appellent à des mesures urgentes pour contenir cette inflation galopante. Des interventions ciblées sur les prix des PPN, la stabilisation des coûts énergétiques et un soutien renforcé aux producteurs locaux pourraient contribuer à limiter les effets de cette crise sur les ménages malgaches.