S'adressant au personnel de la primature, le Premier ministre a fait un résumé des challenges étatiques. Il a ainsi formulé le voeu que cette année 2025 soit une année de paix.
Une année de "paix". Tel est le voeu émis par Christian Ntsay, Premier ministre, pour cette année 2025, selon le communiqué de presse de la primature. Un souhait dont il a fait part durant la cérémonie de levée de drapeau, à Mahazoarivo, hier. Un rendez-vous qui a également marqué la rentrée au sein de cette institution, après les fêtes de fin d'année.
À lire la missive de la primature, "l'année de paix" voulue par le chef de gouvernement est pour faire face aux défis que l'État doit relever durant l'exercice 2025, dans une conjoncture apaisée. Christian Ntsay a fait un résumé des challenges qui s'imposent à l'État. "L'amélioration du niveau de vie de la population est la priorité de l'État", affirme-t-il. Il cite aussi la crise de l'eau et de l'énergie qu'il faut résoudre, ou encore, la quête de l'autosuffisance alimentaire.
"Chacun a de grandes responsabilités dans la concrétisation de ces projets dans un climat apaisé. Ainsi, cette année doit être une année de paix", sont les propos attribués au locataire de Mahazoarivo, par le communiqué de presse de la primature. Toujours selon cette missive, le Premier ministre "condamne fermement toute initiative de déstabilisation du pays, que ce soit directement ou indirectement".
Dans une interview en marge d'une cérémonie de présentation des voeux du Nouvel An, au Sénat, à Anosy, hier, Richard Ravalomanana, président de cette institution, a également dénoncé "les intentions de déstabiliser le pays". Les mots du Premier ministre et du numéro Un de la Chambre haute pourraient être en réaction du branle-bas de combat du côté de l'opposition.
Action
Dans une intention de contester les résultats des élections communales d'abord, mais surtout pour bousculer le pouvoir, les différents courants d'opposition tentent un ralliement. Il est probable que sur le plan politique, ce début d'année soit houleux. En parallèle, comme l'a rappelé le locataire de Mahazoarivo, il y a les problèmes sociaux et économiques à résoudre.
Même durant les fêtes, les usagers n'ont pas eu de répit en matière de coupure de courant et d'eau. À peine l'année entamée que Toliara, par exemple, a vécu plus de 48 heures de coupure d'électricité. Et à Antananarivo, la dose de quatre à six heures de délestage durant la journée, de deux à trois heures en soirée et de coupure de 22 heures jusqu'au petit matin est de retour. S'y ajoute la hausse des prix, notamment, celui du riz qui s'affole.
Une éventuelle hausse du prix du carburant, pour se conformer aux conditionnalités du Fonds monétaire international (FMI), hante par ailleurs l'opinion publique. Au-delà des éventuelles velléités de trouble, la situation socio-économique pesante et la frustration qu'elle engendre offrent un terreau fertile aux contestations. Toutefois, sur le papier, en matière politique, le pouvoir a toutes les cartes en main pour agir et apporter des solutions. Le pouvoir est largement majoritaire au sein du Parlement. Visiblement, il devrait aussi gagner la majorité des communes.
Comme l'a indiqué la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), dans sa déclaration, le 15 décembre, au-delà des discours, c'est l'action qui est attendue de l'État. Dans son discours de voeux à la nation, le 31 décembre, Andry Rajoelina, président de la République, a fait part de divers projets pour améliorer la qualité de vie de la population. Comme l'a laissé entendre le Premier ministre, hier, il appartient au gouvernement de s'appliquer à les concrétiser.