Du 23 au 29 janvier 2025, 10 227 000 enfants burkinabè dont l'âge est compris entre 9 mois et 14 ans révolus, seront vaccinés contre la fièvre typhoïde. Au plan logistique, plus de 21 400 équipes seront déployées sur le terrain pour administrer plus de 11 millions 800 doses de vaccin disponibles.
Après le vaccin contre le paludisme, en 2024, le Burkina Faso enregistre ainsi l'introduction d'un vaccin contre la fièvre typhoïde en 2025. Cela constitue, pour le pays des Hommes intègres, une avancée notable à saluer.
En effet, la fièvre typhoïde figure parmi les 10 principaux motifs de consultation et constitue le 3e motif d'hospitalisation dans les formations sanitaires de base dans le pays. Par ailleurs, cette maladie très contagieuse et mortelle, est la 8e cause de mortalité dans les formations sanitaires. La tranche d'âge la plus concernée, concerne les enfants de moins de 15 ans.
C'est dire qu'en décidant d'introduire la vaccination contre la fièvre typhoïde, une première dans un pays francophone en Afrique, le ministère de la Santé et ses partenaires marquent un grand coup. C'est, assurément, une étape importante pour « réduire le fardeau » de la maladie au sein des populations qui ne peuvent que s'en féliciter. C'est pourquoi il faut féliciter l'ensemble des acteurs qui ont oeuvré, pendant plusieurs années, à la mise au point du vaccin, notamment pour les enfants dont la vulnérabilité face à cette maladie, n'est plus à démontrer.
Mener des campagnes de communication pour un changement de comportements
Cela dit, pour une totale réussite de cette campagne, des dispositions appropriées doivent être prises au niveau gouvernemental. Sur cette question, des assurances ont été données. Car, en plus de près de 16 milliards de F CFA mobilisés pour le succès de l'opération sur toute l'étendue du territoire national, des mesures sécuritaires et communicationnelles sont annoncées. On espère que les fruits tiendront la promesse des fleurs.
Pour le reste, il appartient à la population d'adhérer au processus, en faisant en sorte que les enfants qui sont dans la fourchette d'âge ciblée, puissent recevoir leurs doses. En tout cas, le jeu en vaut la chandelle ; tant il s'agit là d'un problème crucial de santé publique. Vu sous cet angle, il faudra éviter, comme on l'a déjà vu dans d'autres cas, de se refugier derrière des considérations religieuses et culturelles, pour s'enfermer dans une bulle de désinformation ou de faible perception des risques, pour ne pas faire vacciner les enfants.
Cela dit, il importe de rappeler que la vaccination n'est qu'un moyen de lutte contre cette maladie dite des mains salles. On peut agir en amont en étant attaché à l'hygiène. Car, la fièvre typhoïde est liée à des problèmes d'hygiène et d'assainissement. Par ailleurs, les complications de la maladie sont aussi liées au fait que les patients ne se font pas toujours consulter à temps pour une rapide prise en charge. Autrement dit, il se pose également un problème de comportement dont la solution réside, entre autres, dans la sensibilisation et la communication. C'est dire si, en plus de la vaccination qui est capitale dans la protection des populations, les autorités sanitaires vont devoir ouvrir un autre front consistant à mener des campagnes de communication pour un changement de comportements au sein des populations.