Déjà compliquées, les relations entre les deux pays connaissent une nouvelle escalade après la publication d'un communiqué accusant Alger d'ingérence et de complicité avec les terroristes qui sévissent au Mali, la semaine dernière, à Bamako. Si, en Algérie, l'exécutif n'a pas officiellement réagi, plusieurs parlementaires sont montés au créneau ces derniers jours pour dénoncer ces accusations.
À la suite des accusations formulées contre l'Algérie par la junte au pouvoir à Bamako la semaine dernière, plusieurs personnalités proches du pouvoir ont pris la parole ces derniers jours à Alger pour dénoncer des accusations violant toutes les normes diplomatiques et menacer de prendre, cette-fois, des « mesures fermes » à l'encontre du Conseil militaire malien.
Le député Abdelkader Bengrina, qui président le mouvement al Bina, a ainsi fustigé une « transgression dangereuse des normes diplomatiques » par le Mali, avant d'évoquer sa « réaction non fondée » consécutive aux refus du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, de qualifier de « terroristes » les mouvements séparatistes touareg du nord du Mali signataires de l'accord de paix d'Alger de 2015, dont Bamako s'est retiré il y a un an.
Membre de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée, Mohamed Hani a, lui, condamné une agression de l'Algérie et de sa diplomatie malgré les efforts qu'elle a menés pour rétablir la stabilité chez son voisin malien. Celui-ci a ensuite estimé que ces propos intervenaient dans le cadre d'un plan du Mali visant à déstabiliser la région.
Des accusations portées le jour où Alger a pris la présidence tournante du Conseil de sécurité
Enfin, Kamal Khelifati, qui siège quant à lui au Conseil de la Nation - la chambre haute du Parlement -, a affirmé que la stabilité de l'Algérie était étroitement liée à celle du Mali et qu'Alger, qui a combattu seule le terrorisme, possède une expérience qu'elle cherche à transmettre à ses voisins.
Dans son communiqué du 1er janvier, après avoir dénoncé « la persistance des actes d'ingérences » de l'Algérie sur son territoire et accusé cette dernière de soutenir les « groupes terroristes » touareg qui s'y trouvent, Bamako invitait Alger à cesser de faire du Mali « un levier de son positionnement international ».
Hasard ou pas, le document avait été publié le jour où l'Algérie prenait la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU pour un mois en déclarant vouloir faire de la lutte contre le terrorisme en Afrique l'une de ses priorités.