A Bobo-Dioulasso, dans plusieurs écoles et établissements scolaires, des « Petits marchés » (PM) existent où les élèves peuvent se restaurer pendant les pauses. Si ces marchés sont pratiques et appréciés des élèves, la qualité des produits alimentaires vendus soulève parfois des préoccupations en matière de santé des élèves. Pour éviter tout risque, des contrôles sanitaires sont nécessaires.
Lundi 25 novembre 2024. Nous sommes à l'école Kua (C, K et I). A 10 heures, c'est l'heure de la pause. Les commerçantes, principalement des femmes qui vendent des sandwichs, gâteaux et jus, s'affairent pour accueillir leurs jeunes clients composés essentiellement d'élèves. Dans ce « Petit marché » (PM), les commerçantes sont regardantes sur la qualité des aliments servis aux bambins. D'ailleurs, selon la respon-sable du commerce, Nafissatou Biyen, des réunions sont régulièrement tenues pour discuter des règles d'hygiène et d'assainissement, gage de la qualité des produits servis aux enfants.
« Nous avons instauré des lois ici pour s'assurer de la qualité des aliments. Nous rappelons ces règles lors de réunions régulières », explique Mme Biyen. Ces règles interdisent, par exemple, les jus contenant des colorants non identifiés, certains bonbons de qualité douteuse et les produits périmés. Les vendeuses qui ne respectent pas ces normes ne sont pas autorisées à vendre. L'objectif est clair : protéger la santé des enfants. Le directeur de l'école Kua « C », Gaston Sansan Palé, renchérit : « chaque fois, nous sensibilisons ces femmes à la qualité de leurs produits, car il s'agit de la santé des enfants ». Il souligne que les responsables des établissements organisent également des séances de sensibilisation pour rappeler l'importance de la qualité des aliments.
En outre, chaque année, un responsable est désigné parmi le personnel pour veiller spécifiquement à la qualité des produits vendus dans le PM, selon les confidences du directeur de l'école Kua « I », Oumar Sall.
« Nous parlons régulièrement avec elles, notamment en période d'harmattan, pour attirer leur attention sur la protection des aliments contre la poussière et la chaleur », indique Oumar Sall.
Il arrive souvent que la directrice de l'école Kua « K » Pascaline Sanou achète des gâteaux au PM comme les élèves de l'école. De sa petite expérience, elle n'a rien à reprocher à la qualité des gâteaux qui lui sont servis.
Des précautions pour garantir la sécurité alimentaire
« Je peux dire que c'est vraiment de la qualité », rassure dame Sanou tout en mettant des réserves sur la qualité des jus, car n'ayant jamais goûté. Avec les gardes fous mis en branle, Oumar Sall rassure qu'aucun cas d'intoxication n'a été enregistré dans ces établissements pour cause d'aliments consommés au PM. A l'école « La joie », les mêmes dispositions sont prises pour assurer la meilleure qualité des aliments au petit marché des enfants.
Depuis l'ouverture de cette école, aucun problème de santé lié à la qualité des produits vendus n'a été signalé, aux dires de Awa Louise Ira, vendeuse dans le PM. L'administration, rassure le directeur de l'école, Moussa Ouédraogo, est très regardante » sur les activités du marché. « Seulement quatre femmes ont été désignées pour vendre au PM », fait savoir Moussa Ouédraogo. Aucun produit n'a été interdit dans le PM de l'école « La joie ». « Avec la restriction du nombre de vendeuses, nous parvenons à contrôler tout ce qu'elles vendent. Donc aucun produit n'a été interdit », rassure M. Ouédraogo.
Le contrôle des produits vendus aux PM des écoles et établissements ne se limite pas seulement au sein de l'école. Les services d'hygiène interviennent dans l'organisation de cette activité à travers des visites. Aux dires du chef de service de l'hygiène et de nuisance de la direction de la Police municipale de la ville de Bobo-Dioulasso, Séraphin Sanou, toute personne affectée à la manipulation des produits consommables doit être soumise à des visites médicales.
Ainsi, les services d'hygiène interviennent périodiquement pour s'assurer que les normes sont respectées, tant au niveau des produits que des conditions sanitaires des vendeuses. « La personne doit se rendre au service de l'hygiène, faire des examens et obtenir un carnet de santé prouvant qu'elle est apte à vendre de la nourriture. Ce carnet est mis à jour tous les trois mois », précise-t-il. Les services d'hygiène, poursuit M. Sanou, contrôlent périodiquement la mise à jour des carnets.