Burkina Faso: Lutte contre le terrorisme et protection de l'environnement - La double mission des Unités combattantes des eaux et forêts

Les Unités combattantes des eaux et forêts (UCEF) du Burkina Faso jouent un rôle crucial dans la gestion des ressources naturelles et la lutte contre l'insécurité. Créées pour répondre aux défis environnementaux liés à la déforestation, à l'exploitation illégale des ressources ligneuses et aux feux de brousse, ces unités ont évolué pour inclure des missions de sécurisation des zones forestières et de lutte contre le terrorisme. Leur travail est devenu indispensable pour protéger l'écosystème et garantir la stabilité du pays, particulièrement dans un contexte marqué par l'insécurité croissante.

Le Burkina Faso, comme de nombreux pays d'Afrique, est confronté à des problèmes graves de déforestation, de dégradation des sols et de perte de biodiversité, dus en grande partie à l'exploitation illégale du bois et à des pratiques agricoles non durables, telles que le défrichement incontrôlé. Le corps paramilitaire des eaux et forêts depuis sa date de création (Le 16 août 1948, par arrêté N°883 C.P. /E.F. portant création du Corps des gardes forestiers de la Haute-Volta) est donc responsable de la surveillance des forêts, de la prévention des feux de brousse et de l'interdiction de la coupe illégale de bois.

Leur mission va au-delà de la simple surveillance. Il intervient directement pour saisir le matériel illégal et interpeller les contrevenants, contribuant ainsi à maintenir l'équilibre écologique du pays. La gestion durable des forêts est essentielle pour lutter contre l'érosion, préserver les ressources en eau et maintenir les processus écologiques essentiels. Face à la montée de l'insécurité et à l'occupation illégale des zones forestières par des groupes armés, les eaux et forêts ont vu leur mission s'élargir.

Les groupes armés terroristes, profitant de l'isolement des zones forestières, se sont infiltrés dans ces régions pour mener leurs activités illégales et exploiter l'or de manière clandestine. Les Unités combattantes des eaux et forêts (UCEF) sont désormais appelées à débusquer ces groupes armés, interpeller les suspects et saisir le matériel utilisé pour l'exploitation minière illégale.

Les encouragements du commandement national aux UCEF

Cette mission s'inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et de la sécurisation des zones forestières. Dans cette optique, le commandement national des UCEF a effectué une visite sur le terrain, du 31 décembre 2024 au 1er janvier 2025, pour féliciter et encourager les unités engagées dans les zones de reconquête du territoire. Cette visite a couvert des régions stratégiques comme Ziga (Région du Plateau central), Djikologo (Sud-Ouest), Samandéni (Hauts Bassins) et Zamo (Centre-Ouest), où les UCEF mènent des opérations de sécurisation des massifs forestiers et des plans d'eau.

Le commandement est allé traduire les mots d'encouragement du ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, Roger Baro. Face aux résultats positifs obtenus par la première cohorte des UCEF sur le terrain, le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, à travers la direction générale des eaux et forêts, prévoit de renforcer ces unités en créant de nouveaux cantonnements.

Cette initiative vise à étendre leur périmètre d'action, en particulier dans les zones vulnérables où l'exploitation illégale et l'insécurité sont les plus présentes. Leur rôle est devenu indispensable dans la gestion des réserves forestières et la sécurisation des communautés locales, souvent prises en otage par les groupes armés. Les UCEF doivent être soutenues et renforcées pour qu'elles puissent continuer à jouer ce rôle vital dans la reconstruction et la préservation du Burkina Faso.

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