John Dramani Mahama sera officiellement investi mardi pour son second mandat en tant que président du Ghana, avec la lourde tâche de répondre à des défis persistants : corruption, chômage élevé, inflation et mécontentement populaire.
Le président togolais Faure Gnassingbé assistera à la cérémonie d'investiture à Accra. Les deux pays entretiennent des liens étroits.
M. Mahama a remporté largement l'élection présidentielle du 7 décembre, marquant un retour politique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, deuxième producteur mondial de cacao.
Mahama succède à Nana Akufo-Addo, qui quitte ses fonctions après deux mandats, perpétuant ainsi la tradition démocratique du Ghana, un contraste notable dans une région marquée par des coups d'État militaires et des insurrections jihadistes.
Malgré une reprise économique amorcée après la crise liée à la pandémie de COVID-19, une flambée du coût de la vie, un plan de sauvetage en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) et un défaut de paiement de la dette souveraine, Mahama est sous pression pour tenir ses promesses électorales.
Les priorités incluent la réduction du chômage des jeunes et la lutte contre la corruption endémique.
Ces problématiques ont alimenté la méfiance envers le système politique ghanéen.
Dès le début de son mandat, Mahama devra affronter une crise énergétique imminente, un problème qui avait déjà marqué son premier mandat de 2012 à 2016, caractérisé par des coupures de courant fréquentes, une instabilité macroéconomique et des accusations de corruption.
Il a récemment averti que le secteur énergétique est en crise, avec des arriérés de paiements estimés à plus de 2,5 milliards de dollars envers les prestataires de services. Cette situation risque de freiner la production et d'entraver la reprise économique.
Outre l'énergie, Mahama devra s'attaquer à une inflation galopante, qui a atteint 23,0 % en novembre, alimentée par la hausse des prix des denrées alimentaires.
En parallèle, il a promis des investissements massifs dans l'agriculture et les infrastructures, tout en plaçant la lutte contre la corruption au sommet de son agenda.
Fort de l'expérience acquise lors de son précédent mandat et d'une majorité des deux tiers au Parlement, Mahama dispose d'un mandat solide pour prendre des décisions difficiles et mettre en oeuvre des politiques crédibles.
Cependant, pour regagner la confiance des investisseurs et répondre aux attentes des citoyens, il devra s'attaquer simultanément aux défis économiques, énergétiques et sociaux, tout en offrant des résultats tangibles rapidement.