Comores: Législatives au pays - Sur l'île de Mohéli, la classe politique boycotte le scrutin

Aux Comores, le premier tour des élections législatives est prévu le 12 janvier 2025. Mais le scrutin ne fait pas l'unanimité. Le parti Juwa, de l'ancien président de la République Ahmed Abdallah Sambi, a par exemple décidé de boycotter cette élection. Sur l'île de Mohéli, plus qu'ailleurs, le boycott est très suivi. Détails.

La défiance de l'opposition se fait entendre. El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Khair, ancien maire de Fomboni et partisan du fédéralisme, revient sur les raisons du boycott. Pour lui, il s'agit avant tout de défendre le principe de la tournante de 2001, un système garant de la stabilité politique des Comores : « Il faut savoir au moins deux choses. La première, c'est que les Mohéliens ne voudraient en aucun cas être les complices d'un projet qui vise le démantèlement d'un système, la tournante, dont les fondements sont le pouvoir tournant, l'autonomie et l'équilibre entre les îles. La deuxième, c'est d'éviter de donner carte blanche à Azali [Assoumani, président des Comores, NDLR] pour son édification d'une dynastie qui n'a pas encore dit son nom. »

« Ce serait être une vache stupide se réjouissant d'être amenée dans un bel abattoir »

Un constat partagé par le Docteur Abdou Chakour Ahamed. Pour le porte-parole du parti Juwa, ces élections sont loin de répondre aux attentes d'un véritable processus démocratique. « Ce n'est qu'une vache stupide qui se réjouit d'être amenée dans un bel abattoir, image-t-il. Qu'est-ce qui a changé ? C'est toujours la même chose : les mêmes institutions, les mêmes hommes. Le résultat, on le connaît, parce que le résultat ne changera pas : ce sera la même chose. Et, tant que le système de raisonnement, le système de gouvernance, ne changent pas, rien ne changera pour les Comoriens. Ils ne vont pas changer l'équipe qui leur donne toujours la victoire ».

Et si au sein du parti Juwa, certains membres ont néanmoins choisi de se présenter en tant que candidats indépendants, à Mohéli, seule une des cinq circonscriptions de l'île verra deux candidats s'affronter. Dans les quatre autres, les représentants du pouvoir n'auront pas de concurrent.

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