Trois personnes condamnées à trois années d'emprisonnement ferme ; quatre autres à deux ans dont six mois ferme ; treize autres à trois mois de prison ferme ; huit personnes à six mois avec sursis et trente et cinq autres condamnées à trois mois avec sursis : tel est en résumé le délibéré dans l'affaire des 80 personnes arrêtées pour violences électorales à Saint-Louis. Le verdict a été livré hier, lundi 06 avril, par le Tribunal de Grande Instance de Ndar.
Le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis a statué hier, lundi 06 janvier 2025, sur le sort des 80 personnes arrêtées pendant la récente campagne électorale pour les législatives et qui étaient en détention à la Maison d'arrêt et de correction (MAC) de Saint-Louis. Dame Justice a condamné trois d'entre elles a trois (03) ans d'emprisonnement ferme ; quatre (04) autres à deux (02) ans dont six (06) mois ferme ; treize (13) d'entre elles écopent de trois (03) mois de prison ferme ; huit (08) autres personnes à six (06) mois avec sursis et trente et cinq (35) personnes condamnées à trois (03) mois avec sursis.
Au total, ce sont cinquante et cinq (55) d'entre elles qui vont recouvrer la liberté car ayant été relaxées. Cependant, certains parmi les détenus vont devoir réparer leurs préjudices en payant des sommes d'argent allant de 60 000 FCFA à 500 000 FCFA à la partie civile en guise de dommages et intérêts. En revanche, le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis a déclaré l'extinction de l'action publique pour le cas du détenu décédé en détention, en l'occurrence Bassirou Diop.
Pour appel, le lundi 11 novembre, des violences avaient été enregistrées à Saint-Louis dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives. Des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, montraient de nombreux blessés et des destructions de biens, lors du passage d'une caravane de la coalition «Takku Wallu» dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias. Après les violences électorales à Dakar et autre Koungheul, celles de Saint-Louis ont poussé l'autorité à agir. 81 personnes ont été interpellées, en lien avec ces violences : 04 individus pour coups et blessures à Saint-Louis et 77 autres parmi les préposées à la sécurité de la coalition à Km 50.
«Le lundi 11 novembre 2024, dans le cadre de la campagne électorale en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, des incidents ont été enregistrés dans la commune de Saint-Louis entre des préposés à la sécurité d'une caravane politique et des marchands ambulants à hauteur du marché Sor», informait le gouverneur de cette région du Nord, Al Hassan Sall, dans un communiqué rendu public, le mardi 12 novembre 2024.Et la source de souligner que ces incidents avaient entrainé des blessés par arme blanche et des vols à l'arraché. Suffisant pour l'ouverture d'une enquête par la police afin que les personnes impliquées soient identifiées et présentées aux autorités judiciaires. C'est ainsi que, notait le texte officiel, la police avait procédé à l'interpellation de 81 individus suspectés d'avoir pris part aux incidents.
Le procès des personnes arrêtées à Saint-Louis pour violences électorales survenues au marché de Sor s'est déroulé le lundi 2 décembre, avec un réquisitoire sévère du procureur. Le maître des poursuites avait requis cinq ans de prison ferme contre 23 personnes identifiées comme les auteurs directs des agressions et des actes de violence ayant perturbé l'ordre public à Sor. Ces individus, décrits comme des acteurs majeurs des affrontements, étaient accusés de multiples infractions, notamment d'agressions physiques et de destructions de biens publics et privés.
Pour un autre groupe de prévenus, poursuivis pour détention illégale d'armes et participation indirecte aux échauffourées, le procureur avait demandé des peines de deux ans de prison, dont un an ferme. Dans un geste de discernement, il a demandé toutefois la relaxe pour plusieurs autres prévenus, principalement des communicants digitaux et influenceurs. Ceux-ci, bien qu'impliqués sur le plan médiatique, n'avaient pas été identifiés comme ayant participé directement aux actes de violence.