Sénégal: Nomination des membres du CNRA - Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse note des manquements

Dans un communiqué de presse, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) s'est prononcé sur la nomination des membres du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra).

Le Cdeps note que le secteur des médias au Sénégal est de nouveau secoué par les agissements du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, avec la publication du décret 2024-3401, portant nomination des membres du Cnra. «Ce document recèle de beaucoup de manquements, qui dénotent, encore une fois, de l'incompétence du ministre de la Communication », lit-on dans le document.

Selon le Cdeps, c'est de la seule compétence du président de la République, par décret, que relève la nomination aux postes civils et militaires. En aucun cas, soutient le Cdeps, la nomination des membres du Cnra ne saurait l'être sur proposition du ministre de la Communication.

Le patronat de la presse souligne que les membres du Cnra ont un mandat de six ans, non renouvelable et non révocable. «Il ne s'agit nullement de les remplacer. C'est là aussi simplement une nouvelle maladresse du fait d'une méconnaissance totale des textes qui régissent le secteur », explique le Cdeps.

Le Cnra, rappelle le Cdeps, est une «autorité indépendante de régulation de l'audiovisuel» (art. 1 loi N°2006 portant création du Cnra). À ce titre, parmi ses attributions, le Cnra veille, entre autres, «à l'indépendance et à la liberté de l'information et de la communication dans le secteur de l'audiovisuel» (art. 7).

«Dans la tradition républicaine, aucun membre du Cnra ne peut être affilié à un parti politique ou en être sympathisant de manière publique », fait savoir le Cdeps. Par ailleurs, le Cdeps invite urgemment le pouvoir à mettre en place la Haute Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Harca), qui doit remplacer depuis fort longtemps l'actuel Cnra, conformément aux textes pertinents du nouveau Code de la presse, tout en respectant les critères objectifs de nomination. Le «jub, jubal, jubanti» commence par le respect des lois en vigueur, sinon il reste un slogan creux.

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