Aux Comores, la clôture de la campagne pour les élections législatives est prévue pour ce vendredi. Si une partie de l'opposition a choisi de boycotter le scrutin, estimant que les conditions pour des élections libres et transparentes ne sont pas réunies, d'autres opposants ont décidé de prendre part à la course électorale. Un choix assumé, que défendent deux anciens députés.
Aux Comores, le boycott des législatives de 2020 est vu comme une erreur à ne pas répéter, alors que le premier tour pour les élections législatives est prévu ce dimanche 12 janvier 2025.
Pour maître Fahmi Saïd Ibrahim, candidat indépendant dans la circonscription d'Itsandra Sud à ces législatives, s'abstenir de participer serait une erreur stratégique.« La population ne peut pas comprendre qu'à l'occasion des présidentielles, l'opposition était présente et que cette fois-ci, nous refusions d'y aller », assure le candidat indépendant.
Récemment, un accord a été trouvé entre le pouvoir et l'opposition concernant la composition des bureaux de vote : sur cinq membres, trois représentent le pouvoir et deux l'opposition. « Il est vrai que le risque qu'il y ait fraude existe, le risque zéro n'existe pas. Ils vont sans doute tenter, mais je pense que si l'opposition avait d'abord été unie, je crois que nous aurions d'abord pu envoyer un message fort à l'endroit du peuple comorien et de la communauté internationale, que l'opposition est unie, faire campagne et sécuriser les élections », ajoute Fahmi Saïd Ibrahim.
Ibrahim Mohamed Soulé, qui avait boycotté le scrutin il y a cinq ans, déplore toujours la mainmise du pouvoir sur la gestion des instances électorales, mais juge aujourd'hui sa participation indispensable. « Moi, je suis politicien, j'ai décidé de faire de la politique. Et je sais pertinemment que la politique de la chaise vide n'a jamais servi les intérêts d'aucune opposition nulle part dans le monde », assure le candidat à la circonscription de Moroni Nord, qui ajoute : « Boycotter les élections, c'est ouvrir un large boulevard au pouvoir en place qu'on est censé combattre et laisser le champ libre pour faire ce qu'il veut et envoyer tous ses amis et tous ses élus à l'Assemblée nationale ».
Les deux candidats estiment que des élections législatives sont plus faciles à contrôler qu'une présidentielle.