Le premier Conseil des ministres de l'année se tiendra ce jour et sera retransmis en direct sur les médias publics et la page Facebook de la présidence de la République. Une première réunion qui marque la rentrée politique de l'Exécutif.
La reprise. L'annonce est publiée sur la page Facebook de la présidence de la République. Le premier Conseil des ministres de l'année se tiendra ce jour. Il sera retransmis en direct à la radio publique RNM, et sur la télévision publique TVM, ainsi que sur la page Facebook de la présidence de la République. Rendez-vous est ainsi donné à partir de 16 heures.
Cette première réunion marque la rentrée politique de l'Exécutif, après une pause durant les fêtes de fin d'année. Il est probable que le chef de l'État profite de ce premier Conseil des ministres pour faire part au gouvernement, de vive voix, la "to do list" durant cet exercice 2025. Dans son discours de vœux à la nation, le 31 décembre, Andry Rajoelina, président de la République, a qualifié 2025 "d'année de défis". Il a fait part de plusieurs chantiers à concrétiser cette année.
Au-delà des projets dont il devrait réitérer en introduction du Conseil des ministres de ce jour, le retour aux affaires de l'Exécutif se tient dans une conjoncture particulièrement pesante. Un contexte compliqué, notamment, sur le plan socio-économique. Il est ainsi probable que la diffusion en direct de la réunion de ce jour, soit pour démontrer que l'État prend à bras-le-corps les urgences du moment. Et la liste est longue.
La nouvelle année démarre à peine que le délestage revient en force. La dose de trois heures, trois fois par jour, plus les deux heures en soirée, est de nouveau d'actualité. Sans parler de l'extinction des feux durant la nuit jusqu'au petit matin. Si la situation s'enlise dans le Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA), le délestage infernal gagne aussi d'autres grandes villes et plusieurs autres localités rurales.
S'y ajoutent la pénurie d'eau aggravée par la persistance de la sécheresse. Ici encore, plusieurs districts du pays, dont ceux de la capitale et de ses environs, en sont victimes. Plusieurs familles ont carrément fait une croix sur l'eau courante depuis plusieurs mois. Tandis que les puits se tarissent faute de pluie. La canicule et l'atmosphère étouffante sont accentuées par les feux de brousse et les feux de forêt qui dévorent des centaines d'hectares par jour, depuis plusieurs semaines.
Déclic
L'ampleur des flammes entraîne le déploiement de moyens étatiques. La population locale, les mairies, les districts et les régions sont, en effet, dépassés par les événements. Des élus réclament la réquisition des hélicoptères de l'armée et d'autres moyens appropriés pour éteindre les feux qui gagnent du terrain de jour en jour. À ce rythme, la faune et flore endémiques qui sont parmi les principaux arguments touristiques de Madagascar n'y survivront pas.
Les drames environnementaux et humains causés par les feux de ces dernières semaines pourraient servir de déclic à l'Exécutif et aux parlementaires pour inscrire dans le budget de l'État l'achat de canadaires et d'autres équipements aux normes. Il serait également temps de doter chaque district d'unité de sapeurs-pompiers digne de ce nom.
L'argent destiné à l'achat des véhicules 4x4 aux députés et sénateurs, ainsi que le budget pour le renforcement du parc automobile des institutions et départements ministériels devraient permettre d'équiper au mieux ceux qu'on désigne aussi sous le nom de corps de protection civile. Par ailleurs, l'État devra déjà se préparer au passage du cyclone Dikeledi. Bien que cette intempérie devrait apporter la pluie tant espérée. Il risque aussi de faire de gros dégâts sur son passage.
En parallèle, la situation économique n'est pas au mieux non plus. L'inflation se ressent douloureusement sur les finances des ménages. Une situation matérialisée par le prix du kilo de riz qui s'affole depuis décembre. Les éventuelles conséquences de la sécheresse sur les récoltes ne sont pas non plus rassurantes. Il y a, par ailleurs, la hantise d'une hausse du prix du carburant, afin de se conformer aux conditionnalités de décaissement des aides budgétaires du Fonds monétaire international (FMI).
En plus des questions socio-économiques, l'Exécutif devra, visiblement, faire face à un début d'année houleux sur le plan politique. Dès le lendemain du nouvel an, l'opposition a affirmé ses intentions. Tentant un ralliement, elle se muscle dans l'optique de bousculer le pouvoir, en commençant par une contestation des résultats des élections communales qui seront proclamés durant ce mois de janvier.