Le métapneumovirus humain (HMPV), découvert en 2001 par des chercheurs hollandais, refait surface avec des cas signalés en Chine depuis la semaine dernière. Ce virus se propage rapidement dans plusieurs provinces chinoises et des cas ont également été recensés en Inde. À Maurice, le ministère de la Santé est en état d'alerte et a mis en place des mesures pour prévenir la propagation de ce virus, dont les symptômes ressemblent à ceux de la grippe. «Le virus est une menace pour Maurice, mais il est gérable. Nous devons rester très vigilants et utiliser tous les moyens de prévention disponibles», explique Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé et nouveau Senior Advisor du ministère.
Le médecin insiste sur l'importance de surveiller les données provenant des cliniques privées, des hôpitaux, des laboratoires, ainsi que celles des points d'entrée tels que le port et l'aéroport. Selon lui, une sensibilisation accrue du public, combinée à un contrôle rigoureux à nos frontières, pourrait atténuer l'impact du virus. «Nous devons suivre de près le nombre de cas recensés», explique-t-il, tout en recommandant la mise en place d'un système de surveillance efficace à l'échelle nationale. Il souligne également que les laboratoires effectuant des tests sur des échantillons doivent rapporter systématiquement les cas positifs, notamment ceux liés à l'influenza.
Recensé à Maurice l'année dernière
Le Dr Gujadhur rappelle que des cas de HMPV avaient déjà été recensés à Maurice l'année dernière. «Ce n'est pas un nouveau virus. Lorsque nous avions effectué des tests l'an dernier, ils s'étaient révélés positifs», précise-t-il. Il ajoute que ce virus est bien moins agressif que le Covid-19, qui était un pathogène nouveau et beaucoup plus dangereux. Le HMPV, quant à lui, se propage surtout durant la saison hivernale.
Malgré l'augmentation du nombre de cas en Chine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a pas encore déclaré d'urgence internationale, ni même la Chine. «Nous suivons tous l'évolution du virus. À Maurice, les virus responsables de l'influenza circulent moins, et pour l'instant, aucune recrudescence des maladies aux symptômes grippaux n'est observée», rassure-t-il. Selon lui, le nombre de cas rapportés dans les cliniques privées et les hôpitaux reste stable.
Si une personne contracte le HMPV et en guérit, elle reste susceptible de le contracter à nouveau. «Cette infection ne développe pas de réponse immunitaire durable dans notre corps», prévient le Dr Gujadhur. Dans certains cas, la maladie peut devenir sévère, notamment chez les enfants de moins de cinq ans, qui risquent de développer une pneumonie ou une bronchiolite. Les personnes âgées de plus de 65 ans, celles souffrant de déficiences immunitaires, de maladies chroniques des bronches, d'asthme, ou suivant un traitement par dialyse, sont également plus vulnérables. Cependant, pour les individus ne faisant pas partie de ces catégories à risque, la guérison intervient généralement en une dizaine de jours.
Pas de vaccin ni d'antiviral
Il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement antiviral spécifique contre le HMPV. «Le traitement est purement symptomatique», précise-t-il. Les personnes infectées peuvent prendre du paracétamol ou des médicaments contre la toux pour soulager les symptômes.
Le Dr Gujadhur met l'accent sur la prévention. «Il faut dès maintenant adopter de bonnes pratiques : se laver les mains régulièrement, éviter de toucher son visage ou son nez sans les avoir nettoyés, et porter un masque dans les lieux bondés. Les surfaces doivent également être désinfectées régulièrement», conseille-t-il. Enfin, il appelle à ne pas céder à la panique. «Nous ne devons pas être alarmistes, car le virus n'est pas comparable au Covid-19.»
C'est quoi ce virus ?
Ce virus, selon les experts, circule depuis des années au sein de la population. Il appartient à la famille des Pneumoviridae, qui inclut également des pathogènes tels que le Respiratory Syncytial Virus (RSV). Les statistiques montrent que le virus affecte majoritairement les personnes âgées de moins de 14 ans dans les provinces chinoises. Le HMPV est une maladie respiratoire qui provoque des symptômes similaires à ceux de la grippe ou du rhume. Cependant, il peut augmenter les risques de complications graves, telles que la bronchite ou la pneumonie, notamment chez les personnes âgées, les jeunes enfants et les individus immunodéprimés.
Parmi les symptômes courants d'une infection par ce virus figurent la toux, le nez qui coule, la fièvre, des difficultés respiratoires et une sensation de fatigue. Toutefois, chez les populations immunodéprimées, le HMPV peut entraîner des affections plus graves, telles que la bronchite et la pneumonie. À ce jour, il n'existe ni vaccin spécifique ni traitement antiviral pour lutter contre le HMPV. Les mesures préventives, comme se laver régulièrement les mains, éviter les contacts rapprochés avec des personnes infectées et désinfecter les surfaces, demeurent les moyens les plus efficaces pour limiter les risques d'infection. Le métapneumovirus humain est modérément contagieux. Il se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires émises lorsqu'une personne infectée tousse, éternue ou parle.
Il peut également se propager par contact direct avec des surfaces ou des objets contaminés. Les interactions rapprochées, en particulier dans des espaces bondés ou mal ventilés, augmentent considérablement le risque de transmission. Les symptômes apparaissent généralement entre trois et cinq jours après l'exposition au virus. En 2019, le monde a été confronté à l'émergence du SARS-CoV-2, l'agent responsable du Covid-19, souvent considéré comme l'un des pires virus de l'histoire moderne. Détecté pour la première fois dans la ville de Wuhan, en Chine, ce virus s'est rapidement propagé à travers le monde, causant des millions de décès. Avec sa capacité à provoquer des maladies respiratoires graves, semblables à des pneumonies, l'épidémie de Covid-19 a poussé l'OMS à déclarer une pandémie en quelques semaines, en raison de son taux de transmission alarmant.