- L'économie kényane a progressé de 4 % au troisième trimestre 2024, soit le rythme d'expansion le plus faible depuis le début de l'année 2021
- Il s'agit d'un recul par rapport à la croissance de 4,6 % enregistrée au cours du trimestre précédent et de 6 % au cours de la même période en 2023.
- Ce chiffre est inférieur aux prévisions de la banque centrale, qui tablait sur un taux de 5,2 %, en raison des perturbations survenues dans de nombreux secteurs à la suite des manifestations antigouvernementales.
L'économie kényane a progressé de 4 % au troisième trimestre 2024, marquant le rythme d'expansion le plus lent depuis le début de l'année 2021. Il s'agit d'un recul par rapport à la croissance de 4,6 % enregistrée au trimestre précédent et de 6 % au cours de la même période en 2023. Le chiffre est inférieur aux prévisions de la banque centrale de 5,2 %, reflétant les perturbations dans de nombreux secteurs à la suite des manifestations antigouvernementales plus tôt dans l'année.
Le Bureau national des statistiques du Kenya a attribué le ralentissement à la réduction de l'activité dans des secteurs clés, notamment la construction, l'exploitation minière et les carrières, qui se sont fortement contractées. L'agriculture, principal moteur économique du pays et représentant près d'un quart de la production totale, a progressé de 4,2 %, soit moins que l'expansion de 4,8 % enregistrée au trimestre précédent.
Le secteur a été confronté à des défis tels que la réduction de la production de thé, qui a freiné la performance globale. Parallèlement, les activités liées au tourisme, y compris les services d'hébergement et de restauration, ont progressé à un taux réduit de 13,7 %, contre 26,6 % au trimestre précédent, ce qui indique un affaiblissement de la reprise après la pandémie.
Points clés à retenir
Le ralentissement de la croissance a coïncidé avec des troubles généralisés liés aux réformes fiscales introduites par le président William Ruto, qui ont perturbé l'activité commerciale et suscité des inquiétudes quant à la stabilité. Ces difficultés se sont reflétées dans l'indice des directeurs d'achat du Kenya, qui s'est établi en moyenne à 47,8 au troisième trimestre, ce qui indique une détérioration de la conjoncture.
Alors que la banque centrale maintient une prévision de croissance de 5,1 % pour 2024, il faudra, pour y parvenir, s'attaquer aux impacts économiques des troubles politiques et revitaliser les industries clés. En l'absence de mesures de relance plus fortes, le Kenya risque de connaître une nouvelle stagnation économique dans le contexte des défis budgétaires et structurels auxquels il est confronté.